La wilaya de Médéa produit au quotidien une moyenne de plus de 500 t/jour de déchets ménagers et leur collecte est souvent faite dans l'anarchie. La wilaya compte pourtant 43 décharges contrôlées qui ont été réalisées en 2006 dans le cadre des plans de développement local (PCD), en plus d'un centre d'enfouissement technique (CET) au niveau de la commune de Draâ Esmar, mais qui n'est pas encore opérationnel. La collecte des déchets ménagers constitue un véritable casse-tête pour la majorité des communes de la wilaya de Médéa. Plusieurs villes sont loin d'être propres et le travail des éboueurs ne semble pas suffire pour changer grand-chose. Cette situation est aggravée par l'incivisme et l'insouciance de certains habitants qui ne respectent pas les horaires d'enlèvement des ordures ménagères. Ils ne cessent, à longueur de journée, de transformer les coins des rues en dépotoirs à ciel ouvert. Ce comportement met dans l'embarras les responsables locaux, qui affirment, sans détour, qu'aucune des solutions préconisées n'a pu être concrétisée pour améliorer le ramassage des déchets ménagers. Cet état de fait engendre la prolifération de rongeurs, d'insectes…, avec comme conséquence logique de graves risques de maladies, surtout en cette période de canicule. En 2007, un budget spécial a été débloqué dans le cadre de l'opération dite « Blanche Algérie » pour améliorer le cadre de vie des populations de la wilaya. Des projets d'espaces verts, des aires de jeux et des VRD ont été réalisés au sein de quelques quartiers importants au niveau des grandes agglomérations, telles que Médéa, Berrouaghia, Ksar El Boukhari, Tablat, Beni Slimane et autres. Parallèlement, l'OPGI avait entamé des actions de nettoyage, d'entretien et de ravalement des bâtiments relevant de sa gestion. La réussite de cette démarche a suscité un engouement au sein des locataires et copropriétaires qui ont adhéré à l'opération, tout en s'engageant à faire en sorte de garder les lieux propres. Malheureusement, les vieilles habitudes ont fini par prendre le dessus sur les bonnes volontés et la situation s'est de nouveau détériorée dans certains quartiers, qui offrent aujourd'hui une image hideuse. Les alentours des bâtiments sont jonchés de saletés et de sachets d'ordures ménagères balancés par les balcons et les fenêtres et ce, en dépit du déploiement des agents d'entretien et des éboueurs ; ces derniers, dans cette anarchie, n'arrivent pas à enlever entièrement de tels volumes de déchets. Au niveau du chef-lieu de wilaya, pour traverser certaines rues commerçantes, il faut se boucher le nez ou presser le pas pour ne pas être agressé par les odeurs nauséabondes qui se dégagent des bacs à déchets. Même les restaurateurs et les bouchers ne se gênent pas pour jeter leurs déchets dans ces bacs qui empoisonnent l'air et le cadre de vie. Au niveau du marché des fruits et légumes de la capitale du Titteri, la situation est pire, pour ne pas dire catastrophique. Des montagnes de saletés et d'ordures s'entassent à longueur de journées au su et au vu de tout le monde, alors qu'en cette saison des grandes chaleurs, la propreté de la ville et ses périphéries est plus que nécessaire pour préserver la santé de la population. Une étude faite en 2007, par deux médecins spécialistes exerçant à Médéa, fait ressortir que les pathologies du cancer, des allergies, de l'asthme, de l'eczéma ont subitement pris de l'ampleur dans la région, en raison de la dégradation de l'environnement par la pollution atmosphérique. C'est dire à quel point la situation est alarmante.