Karim Djoudi, ministre des Finances, a révélé hier les contours du projet de loi de finances complémentaire 2009 (LFC). S'exprimant lors d'un passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M. Djoudi a indiqué que le projet en question, actuellement sur la table du gouvernement pour examen, prévoit des mesures visant à promouvoir l'investissement national et à réduire la pression fiscale. Ne donnant pas les détails du projet, M. Djoudi s'est contenté d'axer sur les grands principes de la mouture de la loi, qui devrait accorder plus d'« avantages en matière de taxes et d'investissements » pour les entreprises nationales. Selon le ministre, ce texte, qui s'articule autour de trois axes importants, donnera la part belle à la lutte contre la fraude, l'évasion fiscale et la contrefaçon, la réduction de la pression fiscale avec comme finalité la relance de l'emploi et la création de richesses et la consécration de la régulation du commerce extérieur et l'investissement sur le marché national. Certaines associations patronales, interrogées au sujet de ces mesures annoncées, espèrent plus d'efforts et de pragmatisme. Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), considère que « les solutions préconisées doivent traduire effectivement les préoccupations de l'heure à travers le renforcement des moyens nationaux des entreprises ». Des moyens qui ne sont pas, ajoute-t-il, « en mesure de répondre à ces mêmes préoccupations ». Le CAP, par la voix de son président, entend d'ailleurs saisir par « document » le ministère des Finances la semaine prochaine. Un écrit où sera consignée une série de « propositions » qui vont dans le sens de la sauvegarde de l'entreprise nationale. M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), reste pour sa part optimiste. « Il y a une approche pragmatique des problématiques. Il y a un début d'écoute concernant l'allégement fiscal qu'on ne doit pas nier », souligne-t-il. Toutefois, il rappelle que des efforts complémentaires dans le sens d'alléger la pression fiscale sur l'entreprise doivent être accomplis. Pour M. Naït Abdelaziz, l'entreprise privée ne doit pas subir à elle seule les charges fiscales. « Les collectivités locales doivent s'autosuffire et avoir les moyens de leurs politiques. Ce n'est pas à l'entreprise de les prendre en charge », plaide-t-il, en émettant le vœu de voir réduire la taxe sur l'activité professionnelle (TAP). « Cette taxe gêne et pénalise l'entreprise », regrette-t-il encore. L'autre problème soulevé par les patrons est celui du marché informel qui porte, selon eux, des coups durs à l'économie nationale et à l'entreprise à travers une concurrence des plus déloyales. Le président du CNPA appelle les entreprises et les pouvoirs publics à « se mobiliser dans le but d'imaginer des mesures volontaristes à même d'éradiquer ce phénomène ».