La loi de finances complémentaire 2009 sera élaborée sur la base d'un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars, même si le prix du baril tourne aujourd'hui autour de 50 dollars. Cette annonce a été faite, hier, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors de son passage à la Chaîne III de la Radio nationale. Le ministre a estimé, toutefois, que le défi pour l'économie algérienne durant ce deuxième semestre, est de gérer l'impact de la baisse des prix des hydrocarbures. Vu les incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale, "les mois qui viennent constituent pour nous une période d'observation et se caractérise, comme dans les années antérieures, par une forte sollicitation du budget de l'Etat pour la couverture financière des programmes publics d'équipements", a déclaré le ministre. Pour ce dernier, il s'agit de diversifier l'économie, moderniser l'agriculture, réhabiliter l'appareil de production, réduire fortement le chômage, améliorer l'attractivité de l'économie et poursuivre la modernisation du secteur financier. Elaborée sur la base d'un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars, la loi de finances 2009 tablait, rappelons-le, sur un taux de croissance économique de 4,1% et un taux de croissance hors hydrocarbures de 6,6%, émanant essentiellement du secteur des travaux publics et du bâtiment. Elle prévoyait également des mesures visant à garantir la poursuite du financement des projets de développement, en vue de parachever la réalisation des projets inscrits pour la période 2005-2009, à encourager l'investissement et à renforcer les capacités de financement des banques publiques. La loi de finances pour 2009 prévoit, notamment, des recettes de 2 786,6 milliards de DA (contre 2 763 milliards de DA dans la loi de finances complémentaire 2008). Les recettes fiscales (contributions directes et indirectes, produits des douanes...) s'élèvent à 921 milliards de DA (contre 848,6 milliards de DA), alors que les recettes ordinaires (produits des domaines...) se chiffreraient à 86,6 milliards de DA pour l'exercice prochain (contre 68,5 milliards de DA). Quant à la fiscalité pétrolière, elle est évaluée à 1 628,5 milliards de DA pour 2009, contre 1 715,4 milliards de DA dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2008. Les recettes budgétaires se stabiliseraient au même niveau que celui de la LFC 2008 sous l'effet d'un recul du produit de la fiscalité pétrolière de 5,1%, dont le poids est de 58,4% dans les recettes budgétaires globales. Concernant la loi organique portant règlement budgétaire, qui sera présentée lors de la session d'automne au Parlement, le ministre a déclaré que celle-ci va permettre aux députés de mieux contrôler les dépenses publiques. A. C.