Le recteur de l'université Abderrahmane Mira (Béjaïa), le professeur Djoudi Merabet, a animé hier, à Alger, une conférence sur « La recherche scientifique et la formation supérieure en Algérie », un thème ayant trait avec la formation universitaire et l'environnement socioéconomique actuel. Invité par le Centre des études stratégiques du quotidien Echaâb, l'intervenant relève qu'outre la production du savoir, le développement de la recherche scientifique, la conservation et la transmission du savoir, la mission de l'université doit s'élargir aussi à l'insertion professionnelle. En d'autres termes, elle doit « inculquer aux étudiants l'esprit d'entreprise, d'initiative, de compétitivité et de responsabilité. » C'est dans cet esprit qu'est mis en place le système d'enseignement Licence, mastère, doctorat (LMD). Un système qui « permet d'améliorer constamment le niveau et la qualité de la formation, de pousser l'étudiant à prendre l'initiative tout en suscitant l'émulation et l'esprit de compétition. » Autre objectif recherché, « atteindre l'excellence » à même de faire de l'étudiant « un chef de projet qui sera en mesure de créer son emploi ou tout au moins sera pour son employeur un élément porteur de progrès, de compétence et d'innovation. » Objectif qui permet aussi d'être « flexible et de s'adapter aux besoins spécifiques et changeants des entreprises. Le lien avec le monde productif est un lien vivant. Les étudiants doivent baigner dans l'atmosphère de l'économie réelle et s'imprégner des préoccupations de la sphère productive. » Le Pr Merabet insiste sur la nécessité de tisser des liens entre l'université et les entreprises. Une des conditions pour créer une « dynamique nouvelle des richesses ». Pour ce faire, l'université doit développer, selon lui, des réseaux à l'échelle nationale et internationale. Il cite dans ce sens l'université Abderrahmane Mira qui a mis sur pied un réseau national comprenant 44 entreprises et un autre, d'envergure internationale, qui la lie avec 52 universités. « Avec ces entreprises et universités, nous avons signé des conventions pour réaliser en commun des projets. Nous nous concentrons sur le développement local, d'autant que la wilaya de Béjaïa est située en première position à l'échelle nationale en ce qui concerne l'investissement dans les petites et moyennes entreprises (PME-PMI). Le développement commence au niveau local pour être tiré ensuite vers le haut et non pas le contraire », explique-t-il.