«L'université doit être impliquée pour résoudre les problèmes de l'environnement.» Les travaux du premier séminaire international sur l'environnement et ses problèmes connexes ont été ouverts hier à l'auditorium Saâdi-Djaffri de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Cette manifestation scientifique, première du genre, a été organisée par l'université de Béjaïa en collaboration avec l'université Valahja Targoviste de Roumanie. Pour un événement, il en fut un, de par le nombre des participants et la qualité des interventions mais aussi les choix des thèmes. La première journée de cette importante rencontre scientifique a été marquée par une conférence du professeur Thibault Jean Luc de Enasad, Dijon, France, qui s'est longuement étalé sur «le repérage des acteurs et des relations : préalable à la gestion environnement et au débat interdisciplinaire sur l'environnement». Auparavant, le recteur de l'université de Béjaïa, le professeur Djoudi Merabet a, au cours de l'allocution d'ouverture, présenté les objectifs de ce séminaire international en présence du wali de Béjaïa et du représentant du ministère de l'Environnement, M.Ahmed Zerrouk qui dira: «C'est une occasion de nouer et renforcer les échanges scientifiques entre les participants universitaires et industriels dans le domaine de l'environnement et ses problèmes connexes». «A travers cette manifestation scientifique, ajoute-t-il, il s'agit d'évaluer le potentiel économique et de production basé sur l'exploitation des ressources naturelles et la production de déchets apportant des modifications profondes de notre environnement». L'autre objectif s'articule autour de la gestion des impacts des activités de l'homme dans la perspective d'un développement durable. Tout comme il est question de la mise en place de la législation et de la réglementation au plan national et international pour la préservation de l'environnement. A noter enfin cette autre préoccupation qui concerne la maîtrise des procédés de traitement des pollutions et nuisances. Dans un point de presse animé par le recteur, en marge des travaux de ce séminaire, le professeur Djoudi Merabet est revenu largement sur le rôle de l'université sur tous les plans. Celle de Béjaïa ayant marqué la reprise des activités scientifiques avec force s'inscrit en droite ligne sur l'orbite de la modernité. «Nos objectifs sont nos convictions» dit le conférencier avant de s'étaler sur la coopération avec les universités européennes qui reste au yeux du recteur «un catalyseur à la formation qui porte déjà ses fruits». Les conventions avec les universités européennes s'inscrivent dans la mobilité Nord-Sud avec comme objet scientifique «la remise à niveau de l'université de Béjaïa au plan européen». Il citera à ce titre le nouveau système d'enseignement introduit dans le cadre des réformes: «32 licences sont inscrites cette année dans le cadre du LMD», précisera-t-il avec fierté. Sur le même ton, le recteur de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa abordera «la délocalisation de 4 licences professionnelles de l'université Paris III vers celle de Béjaïa dès la rentée universitaire 2006». Le projet Meda 3, financé par l'Union européenne à hauteur de 300.000 euros, a favorisé l'Algérie. Ce projet vise à doter les universités du Sud des moyens et de la mobilité des cadres. Il permet également d'accéder au livre par l'enrichissement de la bibliothèque de l'université. «Sans le réseau informatique, nous n'aurions jamais pu avoir ce projet», précise le recteur. Le représentant de l'université roumaine expliquera à son tour que «les problèmes d'environnement sont pareils pour les deux pays» et que «son pays fait des efforts pour intégrer l'UE». A propos du rôle de l'université, le professeur Setnescu Radu soutiendra que «l'université doit être impliquée pour résoudre les problèmes de l'environnement en définissant les moyens». Pour lui, il n'y a pas un système, mais une expérience technologique de l'université roumaine applicable pour résoudre les problèmes, avant de finir en expliquant que son université «travaille étroitement avec celle de Béjaïa dans le cadre de la recherche». A noter à la fin que deux ateliers ont été installés à l'effet de travailler sur les thèmes retenus pour ce séminaire parallèlement à la poursuite des conférences en plénière toutes aussi importantes les unes que les autres. Il y a lieu de noter l'absence des élus, pourtant invités pour la circonstance. Une absence de taille lorsqu'on connaît leur rôle en tant que responsables locaux dans la gestion de l'environnement.