18 citoyens de la ville de Ain Beïda, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, sont accusés d'agression contre des agents de la force publique,port d'armes blanches et de destruction de biens d'autrui. Nawfel Chekaoui, coordinateur du Comité de défense des droits des chômeurs (Cnddc) dénonce une « cabale judiciaire visant à étouffer la contestation à Ain Beïda». Les faits remontent à octobre 2017 lorsque des émeutes ont éclaté à Ain Beida, après la mort d'un jeune qui aurait été tabassé par la police. « Suite aux émeutes de 2017, la sûreté de la daïra a transmis au procureur général un dossier pour l'inciter à me mettre en prison mais faute de preuves, on m'a placé sous contrôle judiciaire », a expliqué Nawfel Chekaoui dans une déclaration à Elwatan.com. L'affaire semblait réglée jusqu'au 11 novembre dernier quand le tribunal de Ain Beida décide de convoquer 18 personnes pour comparaitre devant le juge le 22 décembre prochain. « J'ai été chez moi au moment des faits (affrontement entre jeunes et policiers ndlr) et il n'y a aucune preuve contre moi ni témoins. Même les autres accusés sont innocents. D'ailleurs certains d'entre eux ont intervenus avec les notables de la région pour calmer les jeunes en colère », précise notre interlocuteur. Il a ajouté : « les autorités ont tenté plusieurs fois de nous faire tomber dans le piège de la violence, mais nous sommes conscients. Nous sommes des militants pacifistes ». Le coordinateur général du Cnddc a estimé que « la justice a été actionnée » dans le sillage de ses interventions sur la chaîne de télévision El Magharibia et suite à la réunion tenue récemment pour lancer un nouveau mouvement politique. « Ces poursuites judiciaires ne vont pas nous arrêter. Nous continuerons à défendre nos droits », a conclu Nawfel Chekaoui qui n'exclut pas la possibilité de se retrouver derrière les barreaux, après le procès du 22 décembre prochain. Il a lancé un appel en direction des ONG de défense des droits de l'Homme, des médias et des avocats pour venir en aide aux jeunes de Ain Beïda.