Cette année ne change rien à la situation, même si le discours officiel s'évertue à défendre qu'il s'agit de meilleurs résultats par rapport aux années précédentes. Djelfa a obtenu un taux de 38,09%. La moyenne nationale est de 61,23%. Pour d'autres officiels ayant préféré garder l'anonymat, c'est l'échec de trop, nuançant juste que ce sont certes «des résultas moins mauvais que d'habitude». En août 2006, alors que cette wilaya n'avait pas cessé d'aligner échec sur échec, le ministre de l'Education nationale, se rendant enfin compte de l'ampleur du désastre, a convoqué 34 proviseurs pointés du doigt pour «leur dilettantisme» ; dont trois d'entre eux ont écopé de sévères sanctions. Depuis, l'on a cru que l'éducation serait requinquée dans la région. Peine perdue, Djelfa reste dernière au niveau national en matière de résultats scolaires. La tutelle avait pourtant nommé un nouveau directeur de l'éducation, présenté comme efficace, et une «armada» de chefs de service, tous venus «au secours» de cette wilaya à la traîne. Cet encadrement avait été pourtant à la tête de Tissemsilt une année auparavant et cela n'avait pas empêché la même wilaya d'afficher de mauvais résultats. En tout, la wilaya aura connu quelque 7 directeurs de l'éducation ces dix dernières années. Dernière trouvaille du ministère : imputer l'échec constant à la sociologie locale. Une manière sans doute d'avouer son impuissance. Le bouc émissaire n'est plus désormais l'encadrement mais les parents d'élèves et la société locale toute entière, qui s'impliqueraient peu dans la vie scolaire de leur progéniture. A ce sujet, le président de l'association des parents d'élèves de la wilaya pointe du doigt le choix des hommes fait par le ministre durant toutes ces années passées. Notre interlocuteur ajoute que «c'est aussi la faute à cette dramatique décision de faire passer les cancres en masse en 2007». Si la responsabilité incombe à tous concernant l'éducation et la scolarité, il demeure évident que la responsabilité de la gestion du secteur, de ses moyens et de ses résultats est d'abord l'affaire des représentants des structures de l'Etat. Des responsables qui, pour l'heure, n'arrivent toujours pas à poser un véritable diagnostic du problème et, partant, préconiser le traitement idoine pour débarrasser la wilaya de cette peu honorable étiquette de lanterne rouge.