Il fera partager à l'assistance, venue nombreuse, son amour de la langue française considérée comme le ciment de la nation en hexagone. Fait très significatif, l'homme, d'origine mexicaine, a écrit son premier roman à l'âge de 11ans. Tiraillé entre ses deux parents qui se séparent alors qu'il n'avait que 4 ans, il commence dès lors à chercher sa voie, trouvant dans l'écriture un moyen d'expurger le malheur qui le rongeait. «Mon malheur a fait que j'ai commencé à écrire», lancera-t-il, avant d'ajouter que toute écriture ne se fait que par rapport à un monde qui nous rejette. Pour le conférencier, qui ne peut vivre sans écriture, le livre demeure une aventure, et «personne ne sait si le roman sera édité ou même lu, c'est, et ça restera, une bouteille à la mer». En parlant de mer, D.Fernadez ne cessera de clamer haut et fort son appartenance à la Méditerranée, à laquelle il a dédié un livre, Mère Méditerranée. Celui-ci nous renseigne davantage sur ce qui inspire l'écrivain, qui se considère beaucoup plus méditerranéen que français. Dominique Fernandez s'attardera sur un point qu'il juge très important: «La langue ne doit pas être figée car elle est de nature changeante et en perpétuel mouvement». D'ailleurs, les écrivains algériens ont bien compris cela, puisque le français qu'ils utilisent n'est en aucune manière figé, il est même représentatif de la langue, la vraie dont les règles sont fixées par l'usage. Ainsi, Kateb Yacine représente, selon l'intervenant, davantage la langue française qu'un académicien.