Mystère n Le crash d'un avion d'Air France dans la nuit du 31 mai au 1er juin derniers dans l'océan Atlantique, entre Rio de Janeiro et Paris, n'a pas encore livré tous ses secrets. Près de deux mois après cette catastrophe, première pour un Airbus A330, le mystère demeure entier. Aucun des passagers n'a survécu au crash et seuls 50 cadavres ont été repêchés. Les causes de l'accident ne sont pas encore déterminées à ce jour. Mais le plus étonnant, c'est la disparition soudaine et totale de cet appareil des radars durant plusieurs heures sans que personne soit arrivé à le repérer. «Aucune trace de l'appareil n'avait été repérée en début de soirée et aucune de ses trois balises de détresse n'avait émis de signal», affirme-t-on. Comment est-il possible qu'un appareil de 63.6 mètres de long, de 17.4 m de hauteur et de 361.6 m2 de surface portante, caractéristiques techniques de l'Airbus A320-300, disparaisse soudainement des centaines de postes radars de surveillance dans la région ? Encore faut-il croire à l'incapacité des instruments de radio-navigation, notamment le GPS, les satellites, etc., à suivre la trajectoire, connue d'avance, d'un avion durant tout son vol ? Des questions qui taraudent les esprits d'autant plus que les crashs d'avion sont devenus plus fréquents et plus meurtriers. 48 heures après le crash de cet avion, les forces aériennes brésiliennes ont réussi à repérer des petits débris de l'appareil au milieu de l'Atlantique mais ce n'est qu'après six jours de recherches que deux corps et des débris de l'avion ont été récupérés réellement. Mais l'origine de l'accident demeure toujours inconnue malgré l'analyse des débris et la série de messages automatiques, envoyés par l'Airbus durant les minutes ayant précédé l'accident. Quelques jours plus tard, les premiers éléments de l'enquête tombent. Elle a constaté une incohérence des différentes vitesses mesurées de l'avion, selon le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français. L'enquête a aussi permis de confirmer «la présence, à proximité de la route prévue de l'avion au-dessus de l'Atlantique, de phénomènes orageux caractéristiques des régions équatoriales». Mais jusqu'à l'heure actuelle, l'enquête, toujours en cours, n'a pas encore déterminé s'il s'agit d'une explosion en plein vol ou au moment de l'amerrissage de l'avion, ni d'un autre phénomène d'accident d'avion jusqu'ici non connu dans le monde des catastrophes aéronautiques. Il y a quelques jours, «les autopsies réalisées par des médecins légistes brésiliens, auxquelles ont assisté des experts français», ont révélé que les victimes «ne sont pas mortes par noyade», a affirmé le colonel Xavier Mulot, commandant à la Gendarmerie des transports aériens (GTA). Un mois après le crash, les boîtes noires, pouvant expliquer les raisons de ce crash, ne sont pas encore retrouvées. Mais «que l'on retrouve ou pas les boîtes noires, la tragédie du vol AF447 doit démontrer que cette technologie est dépassée et obsolète», a indiqué le Canadien Pierre Jeanniot, ancien directeur d'Air Canada puis de l'Association internationale du transport aérien. Le mystère demeure entier.