Des chercheurs du Cemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement) de Montpellier tentent de trouver un moyen de réduire la consommation d'eau dans l'agriculture. Leurs travaux s'orientent vers une technique d'irrigation qui a pour but de « valoriser chaque goutte ». Alors que l'agriculture absorbe aujourd'hui 70 % de l'eau douce consommée annuellement dans le monde, les chercheurs du Cemagref expérimentent une technique d'irrigation basée sur « un goutte-à-goutte enterré » pour réduire sensiblement cette consommation tout en augmentant la production alimentaire. Comme l'a rappelé le Forum mondial de l'eau à Istanbul, l'eau doit impérativement être économisée en raison de la forte croissance démographique mondiale mais aussi du réchauffement climatique. C'est pourquoi les chercheurs tentent également de promouvoir, notamment au Maghreb, le goutte-à-goutte de surface (poser les tuyaux à même le sol) pour remplacer les techniques d'irrigation classiques. Une technique qui « permet de réaliser une économie de 50% d'eau par rapport à l'irrigation par rigoles, et de 15% par rapport à l'irrigation par aspersion », explique Sami Bouarfa, chercheur au Cemagref. Toutefois, le goutte-à-goutte de surface empêche le passage d'engins de labour et de récolte sur les terres de céréales, d'où la nécessité d'enterrer les tuyaux. Les chercheurs expérimentent le goutte-à-goutte enterré depuis maintenant deux ans, et selon Pierre Ruelle, agronome, 10% d'eau supplémentaires pourraient être économisés en plus. « Ce n'est pas négligeable, mais cela risque de ne pas suffire », souligne toutefois Sami Bouarfa. L'irrigation par rigoles étant à l'origine d'un très grand gaspillage d'eau douce, notamment au Maroc, il s'agit maintenant de convaincre les agriculteurs du pays de remplacer leurs systèmes d'irrigation par un goutte-à-goutte classique. Source : Maxisciences..