Au cours d'un point de presse animé, hier, au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger, le commissaire du festival et directeur du Mama, Mohamed Djehich, a indiqué que le festival en question a pour mission de poser l'eternelle question des conditions et de la nécessité de l'art contemporain en Algérie et dans le monde et d'initier, à l'art contemporain, un public trop tenu par les réalités artistiques contemporaines. «Ce festival est donc une opportunité permettant au public algérien de découvrir les créations actuelles dans le domaine des arts visuels en provenance d'autres pays. Ce festival sera également une occasion pour promouvoir et diffuser les œuvres des artistes internationaux et locaux, confronter les styles, les époques et les groupes ; c'est également permettre à l'Algérie de se positionner sur l'échiquier artistique international duquel elle n'a été que trop absente». Le conférencier a rappelé à l'assistance que l'artiste se doit d'être de son temps, de concrétiser une idée à travers des matériaux. Pour Mohamed Djehich, l'art n'est pas figé. Il évolue avec le temps en utilisant les moyens du présent. L'art contemporain nécessite beaucoup de recherche et de travail. Nos artistes, arguera-t-il, manquent d'espaces et de moyens pour pratiquer l'art contemporain. L'enseignante d'esthétique et d'histoire de l'art à l'école supérieure des Beaux-Arts d'Alger, Mme Nadira Laggoune, a affirmé qu'il était temps que l'Algérie se dote de sa propre biennale d'art contemporain. Le programme de la première édition du festival comprend une exposition collective intitulée «Terre, ce rêve éternel de l'homme d'appartenir à un monde sans frontières» où pas moins d'une quarantaine de plasticiens maghrébins, africains, du Monde arabe, d'Asie, d'Amérique et d'Europe exposeront leurs créations. Le vernissage est prévu aujourd'hui à partir de 18h, au niveau du Mama. Trois tables rondes portant sur des questions de notre temps seront à l'honneur, du 18 au 19 novembre, au niveau de la salle de conférence de l'hôtel El Safir (ex-Aletti) où des spécialistes débattront de plusieurs thèmes intéressants. La première table ronde, prévue mercredi dans la matinée, sera consacrée à l'art au cœur des conflits idéologiques. Celle de l'après-midi abordera la problématique de l'art contemporain, l'environnement et les flux migratoires. La matinée de jeudi sera consacré à un thème crucial, à savoir «Le marché de l'art entre le Nord et le Sud».