Le séminaire médical de la FAF, présidé par le professeur Aït Belkacem et le docteur Zerguini, qui s'est déroulé à l'hôtel Hilton, a regroupé pas moins de 100 médecins. Pour sa deuxième journée, les thèmes abordés concernaient les pathologies du footballeur, avec en particulier les problèmes liés aux urgences sur le terrain, sur le thème « cardiologues et traumatismes ». A ce titre, le professeur en cardiologie Mohamed Tahmi (chef de service au CHU de Tizi Ouzou et président du Gamets) a donné les principales recommandations relatives aux dossiers médicaux des footballeurs. Le Pr Tahmi n'était pas la pour donner des « leçons » aux médecins présents, mais il a rappelé que la prévention des accidents cardiovasculaires doit passer impérativement par l'examen d'aptitude, avant l'entame de la saison sportive. Cet examen, qui est malheureusement souvent négligé par les présidents de clubs, permet de déceler d'éventuels problèmes cardiaques chez l'athlète. Le dépistage est axé sur un examen cardiovasculaire comportant un interrogatoire et un électrocardiogramme systématique. S'agissant de la mort subite qui est un cas dramatique pour les sportifs, « c'est évènement rare, imprévisible et difficile à étudier. C'est une étude anatomique qui est difficile à faire », explique le Pr Tahmi, qui cite la prédominance des causes répandues dans certains pays : cardiomyopathie (USA), dysplasie du ventricule droit (Italie), syndrome de Brugada (Asie). Il a révélé que la mort subite ne touche pas seulement les sportifs : « C'est un problème de santé publique. » Il cite quelques exemples basés sur une étude prospective réalisée sur 1 an en France (Aquitaine) : 127 accidents sur une population de 1 950 000 habitants, 7 infarctus du myocarde non mortels (age moyen 52,8 ans). Le Pr Tahmi a insisté sur l'hygiène de vie. Sur ce point, il a énuméré les dix règles d'or de la bonne pratique sportive. Pour peu que les communications de Mohamed Tahmi, du docteur Zerguini et de la professeur allemande Astrid Junge (FIFA) soient concrétisées par les médecins qui sont à la tête des clubs, car la santé des footballeurs n'a pas de prix. Lors de la première journée certains praticiens ont posé cette question : « Et si les présidents des clubs ne payent pas le coût des tests médicaux ? » C'est la dure réalité qui règne dans le milieu du football, pour ne pas dire du sport algérien. Ancien joueur de la JSK et du MCA, le docteur Mourad Aït Tahar exerce au lycée sportif de Draria ; il dira : « Rien ne vaut la santé, c'est clair. Nul n'a le droit de jouer avec la santé des sportifs. Pour cela il faut réaliser les bilans médicaux au début de la saison. Ceci permettra de mieux gérer les entraînements. » Le médecin de la FAF, Yacine Zerguni, pour sa part, s'est dit très dit « très satisfait du niveau du séminaire ». Il a rapporté que la FAF va programmer d'autres séminaires qui réuniront les techniciens supérieurs de la santé (rééducateurs et infirmiers) qui travaillent dans les sections de football.