En effet les 530 délégués venus de 37 pays ont d'emblée réaffirmé que le référendum d'autodétermination «est la seule issue au Sahara occidental». Ce faisant, l'Eucoco appelle l'ONU à mettre en œuvre «sans délai» l'application des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies relatives au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui en lutte pour son indépendance. L'Eucoco considère aussi que le Sahara occidental «n'a jamais été un territoire marocain». C'est pourquoi il appelle la communauté internationale à mettre fin «immédiatement» à l'occupation marocaine du territoire sahraoui et exhorte toutes les forces démocratiques de par le monde à se mobiliser pour exiger l'arrêt immédiat de la répression féroce dont sont victimes les populations civiles sahraouies et pour que cesse l'exploitation des ressources naturelles ainsi que le démantèlement des 2700 km du mur marocain érigé sur le territoire sahraoui. Comme il fallait s'attendre, le 35e Eucoco a salué la résistance sahraouie, en particulier la grève de la faim engagée par Aminatou Haïdar à Lanzarote (îles Canaries), expulsée par le Maroc et qui exige le retour dans son pays, le Sahara occidental, et les sept militants sahraouis emprisonnés à Casablanca et tous les autres défenseurs de la cause détenus dans les prisons marocaines. Lettres aux puissants du monde Les participants appellent en outre le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à rendre public le rapport élaboré depuis l'année 2006 par la commission d'enquête du haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, mis sous le boisseau grâce au lobbying du Maroc. S'agissant de l'Union européenne, l'Eucoco a mis en place un comité (Task Force) pour assurer, en coordination avec le Front Polisario, l'organisation d'une action concertée pour dénoncer les accords de coopération renforcés entre l'UE et le Maroc. Il y est souligné que cet accord «viole» les principes mêmes des accords d'association euro-méditerranéens, notamment l'article 2 relatif au respect des droits de l'homme et de la démocratie pour la paix. En prévision de la présidence européenne de l'Espagne, durant le premier semestre 2010, l'Eucoco appelle ses comités à faire pression sur l'Etat espagnol en lui rappelant ses obligations en tant que puissance coloniale. La conférence demande à ce que soit inscrite la question sahraouie dans l'agenda européen, tout comme elle interpelle le Parlement européen pour que celui-ci se préoccupe davantage de la sauvegarde des droits civils et politiques des Sahraouis et qu'il soit attentif à la négociation relative à l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc qui doit être limité, poursuit-on, aux zones maritimes marocaines exclusivement. La 35e conférence charge la Task Force d'élaborer des programmes d'action et de mise en œuvre des différentes résolutions et recommandations adoptées en conclusion des travaux des ateliers pour remettre son rapport lors de la 36e Eucoco qui aura lieu au Mans (France) les 29, 30 et 31 octobre 2010. La conférence de l'Eucoco a décidé enfin d'adresser des messages au président des Etats-Unis, au secrétaire général des Nations unies, au président en exercice de l'Union européenne, au président en exercice de l'Union africaine et au président du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental, où des populations entières vivent un véritable drame humanitaire depuis l'annexion des territoires sahraouis décidée et orchestrée par le roi Hassan II en 1975.