Le Premier ministre a demandé à son cabinet de sécurité, qui réunit les plus importants ministres du gouvernement, d'«approuver la suspension temporaire des nouveaux permis de construction en Judée Samarie (nom biblique de la Cisjordanie, ndlr) pendant dix mois», a précisé un communiqué officiel. Ce geste «nous permet de montrer au monde une simple vérité, à savoir que le gouvernement israélien veut ouvrir des négociations avec les Palestiniens (…) et que ses intentions de parvenir à la paix sont sérieuses», a déclaré M. Netanyahu. Un gel total ou rien Le communiqué ne mentionne pas de suspension de la construction dans le secteur oriental de Jérusalem, à majorité arabe et annexé par Israël en juin 1967, une question non négociable pour les Palestiniens. Les Etats-Unis espèrent que l'offre de M. Netanyahu «mènera à une relance» du processus de paix, a indiqué un responsable américain sous le couvert de l'anonymat. Mais l'Autorité palestinienne a rejeté à l'avance toute proposition de gel temporaire ou incomplet de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. Les Palestiniens réclament un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est avant de reprendre les négociations de paix, suspendues depuis près d'un an en dépit des efforts de l'Administration américaine pour les relancer. La déclaration de M. Netanyahu «ne constitue pas un arrêt de la colonisation car Israël va poursuivre la construction de 3 000 logements et de bâtiments publics en Cisjordanie et exclut Jérusalem», a déclaré le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, avant même l'annonce officielle du Premier ministre israélien. L'Etat hébreu doit «cesser toute activité de colonisation, y compris la croissance naturelle (dans les colonies), y compris à Jérusalem-Est» afin de permettre la reprise des discussions de paix, a insisté M. Erakat depuis Buenos Aires où il est en visite officielle. «L'exclusion de Jérusalem (d'un gel de la colonisation) est un problème très, très sérieux pour nous. Israël doit arrêter de violer les lois internationales», a par ailleurs souligné le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, lors d'une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie). Israël considère l'ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale dont l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, comme sa capitale indivisible, alors que les Palestiniens veulent établir dans le secteur annexé la capitale de leur futur Etat.