Zone humide d'importance internationale, le lac Fetzara accueille habituellement 20 000 oiseaux par an. Pour rappel, il avait enregistré un effectif record de 44 500 oiseaux en 1990. Avec un plan d'eau d'une superficie de plus de 5 800 ha, à laquelle s'ajoutent plusieurs milliers d'hectares de terres inondables en saison hivernale, cette zone humide était, au début du 20e siècle, le site de nidification et d'hivernage le plus important de l'Est. Après des travaux d'assèchement effectués durant l'époque coloniale, elle a perdu ses qualités de site de nidification le plus important, notamment pour la nidification de 12 espèces d'anatidés, dont accidentellement l'oie cendrée. Le lac Fetzara, avec les zones humides d'El Kala, reçoit, vers la fin de la saison hivernale, d'importants effectifs d'anatidés venant des sites Ramsar et des lacs Oubeira et Tonga. Abritant 1% de la population mondiale du canard siffleur et de l'oie cendrée, ce lac reçoit les eaux des montagnes environnantes, principalement celles des oueds El Hout au sud, Mellah à l'ouest et Zied au nord-est. A la faveur de sa faune et flore remarquable, faite de chêne-liège, olivier, pin maritime, eucalyptus, genêts et oléastre, de végétation palustre diversifiée, essentiellement constituée de roseaux, de massettes, de joncs et une végétation aquatique assez importante, le lac peut être mis à profit pour développer le tourisme de proximité dans une région marginalisée depuis de longues années. La récupération de nouvelles terres agricoles sur une partie du lac dans le cadre de la mise en valeur agricole du site, la présence d'une conserverie de tomate et celle des cités urbaines risquent de polluer le lac Fetzara, classé zone humide dans le cadre de la convention Ramsar.