Le 22e sommet du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), auquel participe le président Abdelaziz Bouteflika avec ses pairs africains a examiné hier le processus d'intégration du NEPAD au sein des structures de l'Union africaine (UA). Les dirigeants africains ont décidé à cette occasion la mise place de l'agence de coopération et de planification qui constitue «une étape significative dans la mise en œuvre de cette stratégie de développement. Cette nouvelle agence, dont la création a été soumise au 14e sommet de l'UA, aura en charge la mise en œuvre de plus de 80 projets dont une quarantaine disposent de financements bancaires. Le NEPAD en tant que solution aux défis de développement du continent, privilégie les projets impliquant plusieurs pays africains. Et ce rôle devra échoir à cette agence qui aura à prendre en charge la réalisation de projets régionaux et continentaux. La définition du mandat de l'agence «doit permettre la délimitation de son champ d'intervention et d'éviter tout chevauchement de compétences avec les autres instances de l'UA» comme l'a souligné le président de la République. L'agence que les chefs d'Etat africains se sont donnée lors de cette 14e session est une étape qualitative dans l'histoire du Nepad car elle aura pour objectif de canaliser «le financement des projets et la mobilisation de ressources financières nécessaires» que les partenaires de l'Afrique voudraient bien lui consentir. Pour se donner de meilleurs outils de réalisation des objectifs du NEPAD, les pays africains ont décidé de l'intégrer au sein des structures de l'Union africaine. De ce fait, le comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD se voit transformé en comité d'orientation en tant que sous-comité de l'UA. Les chefs d'Etat auront également à évaluer, au niveau du MAEP, Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, un dispositif volontaire d'autoévaluation qu'ils ont mis en place ces dernières années, les progrès réalisés par les pays en matière de bonne gouvernance. Le président Bouteflika qui participait aux débats a mis en exergue, dans sa contribution, toute l'importance de cet exercice d'évaluation, ainsi que l'appropriation de ce processus par les pays africains dans leur engagement à enraciner la bonne gouvernance. L'Algérie, en ce qui la concerne, avait présenté son rapport d'évaluation en juillet 2007 à Accra et son rapport d'étape de mise en œuvre de son plan d'action en janvier 2009 à Addis-Abeba. 2010, «ANNÉE DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ» PAR L'UNION AFRICAINE Autre dossier qui inquiète les dirigeants africains la question de la paix et de la sécurité en Afrique et qui sera le second axe des travaux du Sommet puisque des rapports tels celui du Conseil pour la paix et la sécurité ainsi que l'examen des changements anticonstitutionnels seront soumis à l'appréciation des chefs d'Etat africains. Le président de la Commission de l'UA pour l'Afrique a résumé tout l'intérêt de régler par soi-même ses crises et conflits. Le continent, dit-il, a la ferme intention de se donner les moyens de prendre en main la résolution de ses crises et conflits, et s'engager, ainsi, sur la voie d'un «changement profond et durable». Les Africains l'ont montré par des signaux forts en créant plusieurs mécanismes et le renforcement du rôle des communautés économiques régionales. L'Afrique enregistre en ce moment de nombreux conflits et des transitions difficiles au Darfour, en Somalie, en Guinée, au Congo, à Madagascar et aux Comores, mais s'implique via son organisation, l'UA, par des efforts centrés sur « la consolidation et la promotion de la stabilité et de la réconciliation» dans ces pays. Les Africains ont leurs initiatives, à l'image des missions du Conseil de paix et de sécurité, du Groupe des sages. Ils seront mieux confortés par l'adoption d'un système continental d'alerte rapide, de la force africaine et la mise en œuvre du protocole d'accord de coopération entre l'UA et les mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Le continent africain qui assiste à une résurgence des conflits qui minent la plupart des ses régions a décrétée 2010 «année de la paix et de la sécurité» par l'Union africaine» et ce dans l'espoir de pouvoir contribuer à mettre fin aux conflits et crises qui secouent certaines régions. Le lancement de l'année de la paix et de la sécurité est intervenu la veille de la 14e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Les dirigeants africains avaient décidé de décréter 2010 année de la paix et de la sécurité lors du 13e sommet spécial dédié aux conflits en Afrique, tenu fin août dernier à Tripoli (Libye). Le président de la Commission de l'UA a relevé que certains conflits en Afrique persistent encore, en dépit des efforts consentis pour leur règlement, espérant cette année, l'aboutissement des processus en cours pour assurer la paix, la sécurité et le bien-être des populations africaines». LES TIC : RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ ET PROMOTION DE L'ÉGALITÉ SOCIALE Autre dossier à l'ordre du jour, dans le développement du continent, les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il est question d'un débat sur les TIC et les conditions d'investissement dans les pays du continent noir en présence des représentants de l'Union internationale de télécommunications et du président de la Banque mondiale. Selon un rapport de l'UA, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) peut «atténuer la pauvreté et contribuer à la réduction de la pauvreté et la promotion de l'égalité sociale et à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)». Le rapport souligne la nécessité de «faibles coûts pour une pénétration massive des TIC dans les sociétés africaines. Selon le document d'information présenté au sommet, «les TIC ont de profondes répercussions sur l'individu, les communautés et les groupes. Leur impact sur les habitudes de consommation et les processus de prise de décision est plus qu'évident». Les TIC ont bouleversé en «profondeur les comportements sociaux et économiques tels que l'enseignement, le niveau de l'esprit d'entreprise, les relations sociales et économiques, l'épargne», poursuit le document. Toutes les innovations en rapport avec les TIC sont mises en exergue dans les services bancaires, les systèmes d'information, la météorologie….. En matière d'investissement, ils peuvent attirer une part considérable d'investissements, créer des emplois et surtout « accroître le Produit intérieur brut (PIB) et constituer une source importante de recettes fiscales.