Eclaboussée de lumière comme les œuvres de cette pléiade d'artistes aux talents multiples, façonnés de bonté et pétris d'humanisme qu'elle a toujours choyés et qu'elle reçoit une fois encore avec toute la déférence qui leur est due, la ville s'embellit de cette présence de grands noms de la peinture et de l'art algériens entre ses murs séculaires. Boulefoul, Bouziane, Doghmane, Skander, Nouri, Darnouni, Rahal, et bien d'autres artistes ont répondu présents à cette manifestation qui a ouvert ses portes avant-hier pour se terminer aujourd'hui. Cette manifestation a été l'occasion rêvée pour ces artistes de soumettre leurs œuvres picturales aux regards acérés et sans complaisance de leurs pairs, mais aussi à celui du public, qui a découvert des œuvres picturales récentes et d'une beauté insoupçonnée. Des compositions variées aux couleurs, formes, et aux référents et signes, résolument inspirés de la culture populaire algérienne qui dénotent, selon Bendali Chafika, du musée Cirta de Constantine, «d'un dynamisme et d'une profondeur extraordinaires». Intitulée: «Le cheminement de l'artiste à travers les âges», sa communication a été un autre moment fort de ces trois jours. Elle estime que l'artiste a, de tout temps, bataillé pour se faire une place dans la société algérienne et que ceci «est encore plus vrai quand il s'agit d'une femme artiste, double défi à relever», expliquera-t-elle pleine de confiance en l'avenir et la jeunesse algérienne. Abdecelem Ikhlef, universitaire, animateur d'une émission radio culturelle sur les ondes de Cirta FM et artiste photographe, explique, quant à lui: «L'Etat a toujours été le vecteur, le pionnier et le catalyseur de la vie culturelle et artistique. Il est tenu de développer des lieux et des espaces de création. Des lois, incitant les administrations publiques et les institutions à décorer leurs murs et leurs édifices avec des œuvres algériennes au lieu d'en importer du Canada ou de tout autre pays, devraient être promulguées urgemment.» Un public, et notamment des jeunes collégiens, s'est déplacé vers la maison de la culture de Biskra pour jeter un coup d'œil, parfois dubitatif, parfois admiratif, souvent inexpressif sur les tableaux.