En prélude à l'inauguration du 2e Festival panafricain et en prolongement du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse, l'Association des amis de la rampe Louni Arezki (ex-rampe Valée), avec la contribution de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) et du Centre national de recherches anthropologiques, historiques et préhistoriques (CNRAPH), célébrera, jeudi, la naissance du café littéraire Casbah. En la circonstance, le palais des Raïs - Bastion 23 – a connu une animation des grands jours avec une affluence nombreuse composée d'écrivains, d'historiens, dont Daho Derbal, Corinne Chevalier, Djamal Mati et du professeur émérite de la musique andalouse, Sid Ahmed Serri, de la talentueuse interprète Zakia Kara Terki, de la présidente de la fondation Abdelkrim Dali et autres. La primeur de cette première édition a été dédiée à la présentation de deux ouvrages de l'écrivain musicologue Abdelkader Bendamèche, consacrés à la vie et au parcours fécond de deux monuments emblématiques du patrimoine lyrique algérien et Boudali Safir, écrivain musicologue fondateur de la Radio algérienne et Hadj Abdelkrim Dali, grand maître, professeur émérite de renom de la musique andalouse. Une véritable mosaïque de poésies, de chansons, de courants musicaux ainsi exhumée de l'oubli a été magistralement projetée par l'auteur dans une remarquable intervention où d'immenses et illustres artistes ont été évoqués, à l'image des pionniers de la musique andalouse Edmond Yafil, cheikh Larbi Bensari, Dahmane Benachour, cheikh Nador, cheikh Hamada et bien d'autres. Dans une anthologie mémorielle, qui a suscité de fructueux et longs débats, Abdelkader Bendamèche a mis l'accent sur l'impérieuse nécessité de préserver le patrimoine immatériel qui est d'une importance majeure pour la pérennisation de la culture nationale. Par ailleurs, le président de l'association, Aït Aoudia Lounis, a tenu à rappeler que parallèlement au plan de sauvegarde du bâti de La Casbah actuellement en cours d'exécution, un plan similaire doit être conçu pour la valorisation et la promotion du patrimoine immatériel à travers des actions culturelles de proximité, car La Casbah réhabilitée, restaurée, belle ne sera pas un musée, mais une cité vivante, la médina d'Alger habitée par sa population avec ses couleurs, ses joies, ses peines dans sa culture en mouvement dynamique intégrée au quotidien à travers le temps. Et d'ajouter : « Ainsi le café littéraire Casbah constituera un des premiers jalons de cette perspective salutaire pour enrichir le paysage livresque d'Alger et devenir pérenne et périodique avec des thématiques plurielles et diversifiées. » C'est autour d'une sympathique collation et d'une vente dédicace d'ouvrages, qui a connu un grand succès, que rendez-vous a été pris pour les prochaines éditions à la rentrée sociale. A noter que la salle de conférences s'est avérée exiguë pour la nombreuse assistance et que le café littéraire Casbah méritait de naître dans un des palais de Raïs, dont la symbolique a été d'ailleurs remarquée en première page du dépliant conçu comme l'a précisé le président de l'association, à l'effet de donner un impact à l'évènement.