Le 6 juillet est un jour important pour chaque Algérien et chaque Algérienne. Si le 5 juillet est le jour de l'indépendance, celui de la fête, de la liesse et de la fin d'une triste histoire, c'est le 6 juillet, le lendemain, qu'il faut apprendre à vivre libre, à se ré-approprier l'espace confisqué, à avancer sans tutelle et la tête haute. Le 6 juillet est un lendemain de fête et donc un jour sobre où l'on doit savoir ce que l'on va faire et comment le faire. Le 6 juillet 2009, 47 ans plus tard, il faut constater que si l'Algérie est libre, les Algérien(ne)s ne le sont pas vraiment. 47 ans plus tard, il faut aussi constater que les Algériens de tout le pays ont fêté une petite victoire contre la Zambie avec drapeaux, cris de joie, klaxons et chants patriotiques, mais n'ont rien fait de particulier le jour de l'indépendance. Pourquoi ? Peut-être parce que le 5 juillet a quelque chose d'officiel, de gris, de cérémonieux, un jour de promotion de généraux et de discours de pure langue de bois. Le 6 juillet devrait être une journée fériée, celle du lendemain de l'indépendance où la société se ré-approprie cette indépendance à laquelle une infime partie des dirigeants a réellement participé. Le 5 juillet pour les officiels, le 6 pour le reste du pays. Car quand on voit le nombre de traîtres et d'enfants de harkis installés dans les rouages de l'Etat, on peut comprendre que les jeunes Algériens regardent un peu de travers cette histoire confisquée par les voyous qui se servent de leur pays comme d'une Banque centrale et préférer fêter une équipe nationale apolitique. Parce que le 5 juillet est aussi la fête de la jeunesse. 47 ans plus tard, on peut constater que la plupart des dirigeants ont plus de 70 ans. Eux doivent certainement faire la fête tous les jours de l'année pour remercier Dieu et l'histoire d'être encore à la tête d'un pays aussi jeune.