Le directeur du journal El Waha comparaîtra aujourd'hui devant la cour de justice de Ghardaïa en appel d'un jugement qui l'a condamné, la semaine dernière, à trois mois de prison fermes. La plainte déposée par l'ex-représentant de l'ordre des avocats concerne un article paru dans El Khabar intitulé « Le directeur d'El Waha menacé de mort ». L'article reprend le récit d'une séance houleuse à la cour de justice de Ghardaïa, le 29 février 2004. Lors de cette séance, l'avocat du plaignant, dans une affaire de diffamation, a rapporté l'intention de son client d'assassiner le directeur du journal. La notification de ces déclarations que Nedjar El Hadj Daoued s'est empressé de demander à la cour ne lui est parvenue que deux semaines après les faits. Le contenu en a été modifié, indique-t-il. L'avocat auteur de ces déclarations, démis de ses fonctions de représentant de l'ordre des avocats depuis deux semaines, a déposé dans un premier temps une plainte contre le correspondant d'El Khabar et le directeur du journal El Waha. Cela avant de se raviser et retirer la plainte contre le correspondant tout en gardant celle contre Nedjar El Hadj Daoued. Selon ce dernier, il n'a cessé, depuis, d'encourager les gens à déposer des plaintes contre le journal, ce qui a amené leur nombre à sept durant le mois dernier. Le 30 juin 2004, le véhicule personnel du directeur du journal a subitement perdu sa roue arrière sur la route de Hassi Bahbah en direction d'Alger où il avait l'habitude de se rendre pour superviser l'impression de son journal. Le conducteur du véhicule et son accompagnateur en sont sortis indemnes après une série de tonneaux. Nedjar El Hadj Daoued n'était pas du voyage ce jour-là. Avant cela, le directeur du journal dit avoir été l'objet d'une course poursuite nocturne, par deux individus cagoulés. Autrement, les persécutions à partir du tribunal de Ghardaïa se sont avérées après le mandat de dépôt déposé contre lui par l'ex-procureur de la République. La plainte qui a motivé ce mandat de dépôt est celle du chef de daïra de Beriane. Le juge d'instruction a immédiatement relaxé le directeur du journal après avoir vérifié le non-fondé de ce mandat. Nadjar El Hadj Daoued rappelle que le chef de daïra a été démis de ses fonctions après la parution de l'article incriminé où il s'interroge « Pourquoi Bouteflika a été empêché d'entrer à Beriane... » ? La chambre d'accusation a confirmé la relaxe du directeur du journal, le 28 juillet 2004, après le recours déposé par l'ex-procureur de la République.