« La violence encourage la dictature du régime en place comme elle favorise la pérennité du système en Algérie », a déclaré, d'emblée, maître Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), lors de son intervention, hier, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de l'espace des droits et des libertés ouvert par la section de Tizi Ouzou. Poursuivant dans le même ordre d'idée, maître Bouchachi a précisé que « le combat pour les libertés humaines doit être mené de manière pacifique. Les droits de l'homme doivent être pris dans toute leur dimension parce qu'ils ne sont pas divisibles. Ils sont porteurs de liberté politique, civile, économique, sociale et culturelle ».Et de poursuivre : « Il faut combattre l'arbitraire, l'injustice, l'intolérance et l'exclusion et préserver la dignité humaine. Il faut aussi lutter pour une société juste, plus humaine, plus fraternelle, basée sur la justice sociale et la solidarité collective », a-t-il dit à l'adresse de l'assistance composée d'étudiants, de médecins, d'avocats et de syndicalistes. De son côté, maître Ali Yahia Abdenour a plaidé pour un tribunal indépendant puisque, a-t-il soutenu, en Algérie, « le juge n'est pas élu par le suffrage universel ». « Tant que le peuple ne désigne pas librement ses représentants, la situation ne changera pas dans notre pays. Car, aujourd'hui, la corruption fait partie de l'exercice du pouvoir à tous les niveaux », a-t-il fait remarquer avant de souligner que l'indépendance de la LADDH par rapport aux institutions de l'Etat et par rapport aux partis politiques est le gage de sa liberté. « La LADDH ne doit pas être une création du pouvoir », selon lui. Ce nouvel espace des droits et des libertés de la LADDH à Tizi Ouzou a été baptisé au nom de Oumouhand Amrane, un jeune militant des droits de l'homme décédé à la fleur de l'âge.