Le secteur de la santé de la wilaya d'Alger est mal en point, les infrastructures qui y existent sont loin de répondre à la demande de plus en plus pressante exprimée et la qualité de la prise en charge des patients est en dessous des normes requises. Selon un rapport de la commission de la santé de l'APW d'Alger, présenté lors de la dernière session ordinaire, le Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer croule sous le poids de la surcharge. Quotidiennement, les 465 lits disponibles sont sollicités par une moyenne de 1000 malades, dont 67% affluent des autres wilayas. Chaque année, 40 000 patients y sont enregistrés, ce qui se répercute négativement sur les dates des rendez-vous pouvant durer jusqu'à 12 mois. Ce constat s'applique également aux hôpitaux, polycliniques et centres de santé de proximité dont le nombre est insuffisant. Selon les résultats de ce bilan, la gestion des structures pose également problème à cause de leur mauvaise répartition sur les différentes agglomérations urbaines. Des citoyens parcourent plusieurs kilomètres pour atteindre un centre de santé en cas d'urgence. Le déficit est tel, ajoute-t-on dans ce même bilan, que les quartiers nouvellement construits sont les premiers à souffrir de cette situation, notamment en ce qui concerne la disponibilité des cabinets de chirurgie dentaire. Des unités de santé de proximité telles que celle du quartier des Tamaris à El Mohammadia, visitée par les membres de cette commission, est continuellement saturée. Des cliniques spécialisées ont été réhabilitées mais n'arrivent pas à dispenser des services de qualité à cause du manque d'équipements. Le tableau noir dressé par la commission de la santé de l'APW révèle également un déficit en salles d'accouchement. Si ce bilan a été fait sur la base de sorties sur terrain à travers les hôpitaux de Ben Aknoun, Beni Messous, Douéra, des polycliniques de Baraki, de Aïn Taya, des structures de proximité situées à Bordj El Kiffan, Bab El Oued et Chéraga, le constat renseigne, on ne peut plus clair, sur l'état du secteur de la santé dans la wilaya d'Alger. L'autre tâche noire relevée est la défaillance des bureaux d'hygiène communaux dans leur rôle de lutte contre le manque d'hygiène et de salubrité, notamment dans les locaux commerciaux. Le directeur de la santé de la wilaya d'Alger, lors de son intervention, a déclaré que la capitale dispose de quatre CHU dotés de 3770 lits, 13 unités hospitalières spécialisées de 2455 lits et de 10 secteurs sanitaires composés de 74 polycliniques et de 155 salles de soins. Un programme pour le renforcement du secteur de la santé à Alger a été tracé et consiste à réaliser de nouvelles infrastructures qui seront réceptionnées au fur et à mesure à l'horizon 2013. Par ailleurs, il est à préciser qu'au niveau de la wilaya d'Alger, 90% des unités de soins relèvent du secteur public, alors que seulement 10% sont gérées par le privé.