Une promesse leur avait été faite, lors d'une réunion à Mechtras, fin mars dernier, en pleine campagne électorale, qu'ils seraient indemnisés avant fin avril, juste après l'élection présidentielle. Les expropriés de Mechtras et d'Assi Youcef, dont les terres sont traversées par le tracé de la conduite d'AEP, devant desservir toutes les localités du sud-ouest de la wilaya, à partir du barrage Koudiet Acerdoun, perdent patience de n'avoir pas encore, 18 mois après le démarrage des travaux sur leurs terres, reçu les notifications des arrêtés d'expropriation avec l'indication de la valeur des indemnités. « L'administration ne respecte pas la procédure ainsi que la réglementation en vigueur concernant les expropriations », accusent des membres du collectif qui compte plus d'une centaine d'expropriés, en exhibant la loi 91/11, publiée au JO du 21 avril 1991, fixant les règles relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique et qui stipule en son article premier « la disponibilité des crédits nécessaires à l'indemnisation préalable des biens et droits à exproprier ». Depuis le déracinement des arbres -des oliviers essentiellement- en avril 2008, plusieurs réunions sont ainsi provoquées et des membres délégués, ont à maintes reprises, interpellé toutes les autorités, à commencer par le ministre de l'Hydraulique, saisi par lettre le 7 juillet 2008, demandant le respect de la loi sur les expropriations qui protège leurs droits, en tenant compte de la valeur réelle des terres. Plus d'une année plus tard, aucune suite n'a été réservée à leurs doléances. « Nous considérons cette lenteur administrative, insistent-ils encore, comme un abus de pouvoir : l'indemnisation est un préalable, et pourtant après 18 mois de travaux, le chantier est en voie d'achèvement, et nous n'avons même pas reçu les notifications d'expropriation ». Pourtant promesse leur avait été faite, lors d'une réunion à Mechtras, fin mars dernier, en pleine campagne électorale, par la représentante de l'ANBT, qu'ils seraient indemnisés avant fin avril, juste après l'élection présidentielle. « Nous ne l'avons plus revue depuis ce jour-là, malgré plusieurs tentatives de la rencontrer, dans son bureau, les jours de réception, elle qui est censée nous accompagner dans nos doléances ». Ce sont ces reports, promesses non tenues et dérobades qui ont fini par semer le doute au sein des expropriés. « Toute cette lenteur dans la procédure remet en cause la crédibilité des institutions de l'Etat et, par ricochet, provoque des oppositions à la réalisation du projet », nous a confié pour sa part, une source proche du dossier. Pour cette dernière, si les expropriés sont devenus méfiants et impatients, c'est qu'ils redoutent plus que tout d'être ainsi « traînés » jusqu'à la fin des travaux, et mis devant le fait accompli d'accepter une indemnisation en-deçà de la valeur réelle de leurs terres.