L'opération de comptage, conduite par des équipes de spécialistes ainsi que des bénévoles, des agents du parc national d'El Kala (PNEK) et des services des forêts, a laissé apparaître une diminution «assez marquée» du nombre d'oiseaux, qui avait dépassé le chiffre de 35 000 individus en 2008. «Il s'agit là d'un effet des conditions climatiques qui sont défavorables, caractérisées par un froid glacial sévissant encore et contraignant ces oiseaux à aller plus au Sud, pour trouver un climat plus clément», a expliqué un ingénieur du PNEK, Faouzi Haou , qui a également indiqué que tous ces oiseaux d'eau sont répartis entre les lacs Tonga avec 8318 sujets, Oubeira (5315), Mellah (601), Bleu (38), en plus de 11 315 autres recensés au niveau de la plaine marécageuse de la Mékhada, le reste se trouvant au niveau des barrages, retenues collinaires et autres marécages que compte la wilaya d'El Tarf. Parmi cette population d'oiseaux migrateurs, il a été dénombré 13 162 anatidés dont 3500 têtes séjournent au niveau de la plaine marécageuse de la Mékhithar qui s'étend sur 17 000 hectares, a ajouté M. Haou. Ces anatidés sont suivis par l'espèce du vanneau huppé avec 582 sujets et la barge à queue noire avec 3100 têtes se trouvant toutes au niveau de la Mékhada. Concernant la barge à queue noire, les ornithologues ont indiqué que ce volatile s'est réfugié à l'intérieur de cet étang, pour fuir le braconnage qui cause d'importantes pertes parmi ces oiseaux au niveau des lacs, qui sont faciles d'accès en plus de la disponibilité de la nourriture en qualité et quantité. De son côté, le lac Tonga, qui accueille aussi d'importantes colonies d'oiseaux d'eau en hiver, est considéré comme un lieu privilégié tout en étant aussi la plus grande zone de nidification. «Grâce à sa végétation aquatique dense et touffue, avec ses nénuphars blancs, ses joncs, ses tamaris, ses roseaux en massette, ses scirpes et autres iris jaunes, cet étang représente un gîte et un couvert idéal à des espèces en voie de disparition ou rarissimes. Ces oiseaux peuvent en effet y nicher et s'y nourrir sans aucune contrainte, a ajouté la même source. Au niveau de cet étang, les curieux peuvent observer et contempler à partir des berges ou de la RN44 qui le longe sur plus de 2 km, le canard siffleur, le colvert, le canard roux au bec bleu, le canard souchet, le fuligule nyroca, la rare sarcelle marbrée ou encore l'érismature à tête blanche, l'oie cendrée et les aigrettes planant au dessus des herbes. Au niveau du lac Oubeira, il a été également observé de grands rassemblements d'oiseaux qui, à quelques exceptions près, sont de la même espèce que ceux rencontrés au lac Tonga. Les rassemblements annuels d'oiseaux d'eau dans les différents étangs de la région constituent «un spectacle à ne pas rater», a soutenu cet ingénieur.