EL TARF - L'opération de dénombrement hivernal des oiseaux d'eau qui séjournent dans différents points d'eau de la wilaya d'El Tarf sera lancée la semaine prochaine à partir du lac Tonga, a indiqué lundi un ingénieur du parc national d'El Kala (PNEK). Il s'agit de déterminer le nombre d'oiseaux sauvages se trouvant dans ce lac de 2.600 hectares et dans d'autres plans d'eau de la région et d'identifier les différentes espèces qui y ont élu refuge à l'image de l'érismature à tête blanche, des oies cendrées ou des canards colvert, a précisé M. Faouzi Haou, chargé de superviser cette mission de comptage. Ces oiseaux, les uns nichant durant l'hiver et les autres observant une halte durant leur traversée entre l'Europe et l'Afrique, sont des milliers à se rassembler au niveau de ce point d'eau, notamment. La même source a ajouté que le lac Tonga représente pour ces volatiles "le marécage de la vie", tant la nourriture y est abondante, en plus de l'assurance d'un repos salvateur loin des prédateurs et des braconniers. Une opportunité remarquable pour les ornithologues qui pourront actualiser et conforter leurs connaissances et établir des parallèles avec les résultats obtenus lors du dénombrement effectué l'année dernière. Le lac Tonga constitue la plus grande zone de nidification de la partie sud du pourtour méditerranéen. Il peut y être en effet décompté jusqu'à 25.000 canards et foulques qui en font leur quartier d'hiver au même titre que d'autres espèces volatiles. Ce lac offre également le gîte et le couvert à des espèces en voie de disparition ou rarissimes, comme le canard roux à bec bleu et le fuligule nyroca, des anatidés qui peuvent être observés avec des jumelles, ces jours-ci, depuis les bords de la RN 44 qui longe le Lac. Il en est de même de la sarcelle marbrée ou de la poule Sultane qui fait de rares apparitions en milieu découvert. M. Haou affirme également que le lac Tonga accueille plus de 1% de la population mondiale de canards siffleurs, de pilets et de chipots qui hivernent avec l'oie cendrée dont les effectifs ont atteint sur ce site plus de 3.000 individus au cours de l'hiver dernier. Tous ces oiseaux attirent chaque jour des milliers de personnes qui les contemplent à partir de la digue menant au centre d'information du PNEK situé à six kilomètres de la ville d'El Kala, en bordure de la RN 44 qui relie cette cité côtière à la commune frontalière de Souarakh. Les visiteurs peuvent aussi, s'ils s'arment de patience en évitant de s'agiter sur les berges, observer des oiseaux nichant au milieu d'une végétation aquatique touffue, composée de nénuphars, de joncs, d'iris, de roseaux en massette, de scirpes et de tamaris, formant un jardin merveilleux. L'opération de dénombrement annuel des oiseaux d'eau qui s'effectue sur tous les étangs et marais de la wilaya d'El Tarf attire de nombreux ornithologues auxquels se mêlent de simples citoyens admirateurs de ces animaux.