Les gaz qui se dégagent quotidiennement des vieux tacots constituent un véritable danger pour la santé et l'environnement. « Il n'existe pour l'heure aucun texte de loi interdisant la circulation des bus, dont la moyenne d'âge dépasse les 20 ans », dixit le directeur du transport de la wilaya de Sétif qui ne fait rien pour envoyer au musée les tacots qui empoisonnent la vie et l'environnement de certains centres urbains, plus particulièrement le chef-lieu qui suffoque. Pour contourner cette faille juridique, des wilayas limitrophes, lesquelles se sont sans doute basées sur les diverses nuisances à l'origine de moult problèmes de santé, ont pris à bras-le-corps la question. Les interdictions de circuler de ces engins de la mort sont, depuis un certain temps, portées sur les colonnes de nombreux organes de presse. Ces décisions, qui ont fait grincer des dents certains transporteurs, ont été prises en concertation avec les élus, lesquels s'impliquent désormais dans le volet relatif au cadre de vie de leurs concitoyens, asphyxiés par la pollution. Cette dernière constitue un danger pour la santé humaine et l'environnement. Pour certains spécialistes, les polluants émis par ces tacots sont responsables de maladies cardio-vasculaires ainsi que respiratoires, entraînant la mort. « Les oxydes d'azote (NO, NO2, N2O) qui sont formés sous l'effet de la chaleur dans la chambre de combustion du moteur peuvent altérer la fonction respiratoire et créer une hyperactivité bronchique chez les asthmatiques, de plus en plus nombreux dans la région », souligne un pneumologue, qui ne manquera pas de mettre le doigt sur le danger que représente l'oxyde de carbone émis par des appareils de chauffage défaillants.« L'émission de CO est parfois mortelle », précise un autre spécialiste. Nous avons contacté certains transporteurs pour connaître leur position, et ces derniers, faisant tout de même leur mea culpa, déclarent : « Il est vrai que nos prestations sont hors normes ; nous n'avons d'ailleurs pas le choix ; avec des crédits bonifiés, la corporation sera non seulement en mesure de renouveler le parc roulant mais d'assurer un bien meilleur service ! » Ils ne demandent pas, disent-ils, un régime de faveur, comme cela a été le cas pour les agriculteurs. « Même si la tendance est contre toute forme de monopole, la majorité des usagers du transport en commun préfère prendre les bus de l'ETUS ; avec tous les moyens dont il dispose, l'Etat doit mettre un terme à cette anarchie qui caractérise le transport urbain, source d'innombrables nuisances qui pénalisent en premier lieu les usagers, éternels dindons de la farce », souligne un habitué de ce mode de transport, intrigué par le silence radio de la direction de l'environnement qui ne bouge pas le petit doigt pour mettre en demeure ces pollueurs. Il serait nécessaire, de ce fait, de tester la qualité de l'air ambiant de la cité. Pour rappel, celle-ci ne dispose toujours pas d'un réseau de surveillance genre « Sama-Safia », d'autant plus que ce système assure une surveillance continue de l'air à travers la mesure des principaux polluants urbains, tels les oxydes d'azote, le dioxyde de soufre, l'oxyde de carbone, les hydrocarbures et les poussières fines.