La plupart des grands cinéastes ont commencé petit et court. La réalisation de courts métrages documentaires et de fiction reste la meilleure école d'apprentissage du métier de réalisateur, mais également d'autres métiers du 7e art. Mais, bien entendu, le court est aussi un art majeur et il arrive que les cinéastes y restent pour y construire des carrières réputées. Le site de l'association A nous les écrans, intitulé Les 3 écrans* en hommage à la revue Les 2 écrans, hélas disparue, consacre sous la plume de son président, Salim Aggar, un focus sur l'actualité du court métrage algérien. On y apprend que celui-ci est «en train de connaître une nouvelle vie». En effet, pas moins de 15 courts métrages sortiront en 2010 dont 10, financés dans le programme de l'évènement Tlemcen 2011, capitale de la culture islamique. Par ailleurs, le FDATIC, fonds de financement de l'industrie cinématographique, a accordé plusieurs financements à des projets de courts métrages. Le site y voit le signe d'une volonté du ministère de la Culture d'offrir leur chance aux jeunes réalisateurs algériens. Dans ce cadre, figure le deuxième court métrage de Yaniss Koussim Khouya (Mon frère) qui fai suite à Kh'ti (Ma sœur) qui avait signalé ce cinéaste. On y verra l'actrice Samia Meziane aux côtés de sa propre mère, la grande comédienne Sonia, sur le thème difficile de la violence contre les femmes. C'est aussi la femme algérienne, cette fois dans une histoire, à la limite du fantastique, qui sera au cœur du nouveau court métrage de Yasmina Chouikh, Djins, dont le tournage vient de s'achever à Taghit. Le FDATIC a également accordé son soutien au beau projet de Abdenour Zahzah qui s'était distingué jusque-là dans le documentaire. Un marionnettiste et son fils confrontés au mépris de l'art et aux visions obscurantistes. Avec Garagouz, ce réalisateur entend montrer qu'il peut être aussi talentueux dans la fiction. Presqu'en même temps a démarré le tournage de El Aâdjaza de Yahia Mouzahem qui sera traité selon «sa meilleure arme créatrice : le court métrage socio-comique à l'italienne». Sujet : une maison de retraite en 2030 ! Annoncé comme devant faire parler de lui, El Inqilab (Le Coup d'Etat) de Hassen Touati, déjà auteur de Harraga, se propose de mettre en image le «scénario burlesque d'un coup d'Etat dans un pays arabe». Avec des comédiens qui ont accepté de jouer gratuitement (Mustapha Ayad, Mourad Khène, Tariq Abdelhafid) vu les moyens limités de production, Touati ira-t-il sur les traces chaplinesques de Le Dictateur ? Pour l'instant, précise le site, aucun rorganisme n'a voulu projeter ce film de 40 mn. Plusieurs autres courts métrages en tournage à Alger et Béjaïa sont annoncés, dont ceux de Mohamed Yargui et Mouness Khamar présenté comme «l'un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération». Une nouvelle génération de cinéastes est effectivement en train de voir le jour. L'aide qui leur est accordée actuellement est particulièrement encourageante mais devrait s'appuyer sur un programme global de soutien comprenant des formations notamment, des résidences d'écriture de scénarios, la prise en charge de séjours à l'étranger lors des festivals internationaux du court métrage et toutes initiatives semblables. Découvrir le site internet de l'association : www.anouslesécrans.dz