La colère des médecins ne semble pas près de s'estomper. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) organise aujourd'hui un sit-in devant le siège du ministère de la Santé. Les blouses blanches espèrent ainsi attirer l'attention sur la situation « déplorable » des médecins algériens. Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, les médecins affiliés au Snpsp dénoncent « le dialogue de façade et de conjoncture réservé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ». Ils ne comprennent pas le retard « immense » dans la promulgation du statut particulier du praticien de la santé publique. Les membres du Snpsp craignent que les propositions négociées et finalisées avec le ministère de la Santé ne soient aujourd'hui remises en cause. Dans leurs interventions médiatiques, les membres du Snpsp n'ont eu de cesse de mettre en exergue l'incohérence de la situation actuelle : les primes et les indemnités sont calculées sur l'ancien salaire de base. « La grille des salaires a été fomentée par les pouvoirs publics à l'insu des représentants légaux des travailleurs. Il y a eu un simulacre d'augmentation du point indiciaire à 45 DA avec suppression des deux plus importantes indemnités (l'indemnité spécifique globale, ISG, et l'indemnité complémentaire sur le revenu, ICR). Il y a également un positionnement irréfléchi et arbitraire des praticiens en général et celui des dentistes et des pharmaciens à l'échelle 13 en particulier. Il est constaté des incohérences criantes, signe d'un travail volontairement bâclé, dans la promulgation d'une grille des bonifications des postes supérieurs », ont expliqué les membres du bureau du Syndicat des praticiens de la santé publique. L'une des revendications essentielles des syndicalistes du Snpsp est la reconnaissance de leur syndicat comme partenaire social à part entière. Il est à rappeler que le Syndicat des praticiens de la santé publique avait entamé, en février dernier, une grève « illimitée ». Comme à son habitude, le ministère de la Santé et de la Population a déposé une plainte à la chambre administrative près la cour d'Alger pour faire interdire la grève.