Dans le secteur de la santé publique, les grèves se suivent et se ressemblent. Jugé « illégal » par la cour d'Alger, le mouvement de grève des médecins persiste. Plusieurs jours après l'appel à la grève, le ministère de la Santé affiche un silence assourdissant. La colère des médecins grévistes ne semble pas près de s'estomper. De grands écriteaux « Médecins en grève » apparaissaient dès l'entrée du secteur sanitaire de Sidi M'hamed. Beaucoup d'autres secteurs sanitaires étaient paralysés hier. En grève illimitée depuis le 24 février dernier, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) attend un écho favorable de la part du ministère de tutelle pour mettre fin à son mouvement de protestation. « Nous sommes dans l'expectative. Tout ce que nous voulons, c'est être reçus par les responsables du ministère de la Santé afin de parler de nos problèmes socioprofessionnels », confie le docteur Bensebaini, actuel président du Snpsp. Et d'enchaîner : « Nous poursuivrons notre mouvement de protestation même si la réaction du ministère de la Santé se fait attendre. » Parmi les régions où l'appel à la grève a reçu un écho favorable figurent notamment Alger, Blida, Béjaïa et Skikda. Les médecins espèrent que la conjoncture électorale permettra aux pouvoirs publics de prêter une oreille plus attentive à leurs doléances. Pour l'heure, il n'en est rien. Le mouvement de grève a drainé hier, selon le Snpsp, près de 76% des praticiens de la santé à travers tout le territoire national. Le syndicat a réduit le chiffre à la baisse, les médecins ne semblent pas aussi enthousiastes qu'au début de la grève. La revendication principale du Snpsp réside dans la reconnaissance de leur syndicat comme partenaire social à part entière. Les syndicalistes du Snpsp s'étonnent que les statuts particuliers n'aient pas encore été promulgués. Ils mettent en exergue l'incongruité de la situation actuelle : les primes et les indemnités sont ainsi calculées sur la base de l'ancien salaire de base. Les praticiens de la santé publique réclament l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire. Le Snpsp estime que les pouvoirs publics n'ont pas honoré leurs engagements dans la mesure où ils disent que « le point indiciaire a été relevé alors qu'en réalité, les indemnités ont été diminuées ». La dernière augmentation des salaires n'est, de l'avis du Snpsp, que de la poudre aux yeux. Malgré la sourde oreille qu'affiche obstinément le département de Saïd Barkat, les syndicalistes disent garder « l'espoir » d'un dénouement heureux de leur situation.