Nous l'écrivions sur ces mêmes colonnes en janvier 2006 et apparemment la stratégie est maintenue pour mettre à sec ces lieux de savoir, de détente et d'échange. Inaugurés, en 1998, en grande pompe par Chérif Rahmani, ancien ministre gouverneur d'Alger, les médiathèques et autres cybercafés de la capitale demeurent toujours fermés ou en travaux. Gérés par l'Etablissement Arts et Culture ces lieux de savoir et d'animation sont abandonnés à leur triste sort sans que cela inquiète outre mesure les responsables de la wilaya. C'est le cas par exemple de la médiathèque Abane Ramdane, celle de la rue Pichon, de Sidi M'hamed, ou encore celle de la rue Didouche Mourad, située face à l'entrée de l'université d'Alger. L'Algérie fête l'Afrique pour 500 milliards de centimes, mais ne daigne pas investir le moindre centime pour réhabiliter ses propres structures. C'est ainsi qu'en dépit du lancement des activités du Panaf, et du « retour de l'Algérie sur la scène africaine », ces lieux jadis « bondés » de monde, n'ont pas bénéficié de l'attention des pouvoirs publics au niveau de la capitale. Les travaux lancés au niveau de la médiathèque de la rue Didouche Mourad ne sont en fait que de la poudre aux yeux, selon des observateurs qui prédisent une transformation « mercantile » de cette structure. « Peut être un showroom, une superette, ou pourquoi pas, un grand magasin de prêt-à-porter », lance Karim. Un internaute chevronné de la toile et de nouvelles technologies et qui a « côtoyé » les cybercafés et autres médiathèques d'Alger depuis leur ouverture a eu cette réplique sur Internet : « C'est cela la stratégie. On les laisse ''mourir'' et une fois qu'elles sont devenues des boui-boui, on décrète la vente (ou la concession) et le changement d'activité. N'oubliez pas que ce sont des espaces bien placés. De la patience... » Faut-il défendre ces cybercafés et autres médiathèques pour qu'ils retrouvent leur lustre d'antan ? La réponse coule de source.