Des structures on en trouve beaucoup à Alger, mais certaines restent fermées et ne profitent pas à tous. Depuis l'attentat qui a visé le Palais du gouvernement, la salle Ibn Kheldoun a été prise en charge et sa façade complètement réaménagée. Mais ni Arts et Culture qui en assurait la gestion durant longtemps ni même la wilaya d'Alger ne semblent pouvoir s'exprimer. Aucun ne veut s'avancer et exprimer un quelconque avis sur un espace dont l'ouverture est toujours différée en raison de sa proximité avec le Palais du gouvernement. Plus loin, à Didouche Mourad, c'est l'espace situé en face de la faculté Benyoucef Benkhedda, qui fait les frais de décisions à la hussarde, qui est fermé. Géré un temps par l'établissement de la rue Frantz Fanon, il sera vite « cédé » à opérateur de téléphonie Algérie Télécom, qui devait le réaménager et en faire un cyberespace. Mais rien de tout cela ne fut concrétisé. Pourtant, une plaque, toujours accrochée sur les murs de cet espace, indique que des travaux ( lancés quand ?) seront achevés dans trois mois. Mais l'établissement, qui a vu une partie de ses baies vitrées, donnant sur la rue Didouche, endommagées et l'intérieur complètement délabré, est abandonné « dans l'attente d'un repreneur potentiel », affirment des étudiants qui fréquentaient l'espace. Le directeur de communication de AT n'a pas répondu à nos sollicitations. Certains espaces de Arts et Culture connaissent le même sort. Des médiathèques, inaugurées en grande pompe par l'ancien gouverneur du grand Alger M. Rahmani, sont abandonnées et les quelques activités de l'Epic sont concentrées au théâtre de verdure. Les médiathèques ne sont guère fréquentées en raison de l'état dans lequel se trouve ces cybercafés, pourtant les premiers à être ouverts dans l'Algérois. La prise en charge défaillante et un matériel remontant à mathusalem dissuadent les jeunes à les fréquenter. Une bibliothèque de l'établissement, à la rue Asselah, est à l'abandon comme le sont, d'ailleurs, beaucoup d'autres dans l'Algérois. « Comme cela n'attire pas grand monde, l'Epic a trouvé la parade : si les gens ne viennent pas à quoi bon les laisser ouvertes et ainsi être obligés de payer des employés. On fera l'économie des ennuis d'une gestion bureaucratique », affirme M. Azli, animateur d'une association. Il reste que l'Epic de wilaya n'est pas seul mis en cause. La direction de la Culture est aussi responsable de cette situation. La salle Atlas, dont l'aménagement a pris du retard, ne bénéficie pas à tous. C'est à peine si l'espace a été « mis à profit » par les partisans des candidats à la présidentielle. Rien de vraiment important n'y est programmé par les instances de la culture à Alger, toujours aux abonnés absents et qui ne s'expriment que par à-coups, soit à l'occasion de festivités qui ne durent qu'une journée ou tout au plus une semaine. Des structures inaugurées à l'occasion de la manifestation budgétivore d'« Alger, capitale de la culture arabe », n'ont pas été ouvertes et ne le seront pas davantage à la veille du festival panafricain, le Pan. Dans la commune de Kouba, à la cité des 128-648-Logements à l'Appreval, une structure imposante de la culture est toujours fermée alors que les jeunes du quartier et ceux de la commune en ont le plus grand besoin. Pourtant, les visites dans ces lieux se succèdent sans pour autant que la décision d'une ouverture soit prise. Des maisons de la culture ont été complètement achevées mais jamais ouvertes puisque n'ayant pas été équipées. Celles déjà existantes ne fonctionnent pas, mais se contentent d'organiser quelques stages au profit de jeunes qui s'y morfondent assurément.