Un concours a été organisé par la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM), en marge d'une exposition dédiée à l'habit traditionnel et à la création féminine. Intitulée «La melhfa aurésienne entre tradition et modernité». Cette exposition a permis de mettre en exergue le savoir-faire des artisanes de certaines wilayas, dont, entre autres, Batna, Tebessa, Souk Ahras, Biskra, Oum El Bouaghi et Khenchela. Pour les organisateurs, honorer la melhfa chaouie est synonyme de «fêter la femme des Aurès dans toute sa splendeur telle qu'elle est immortalisée dans de nombreuses peintures d'artistes plasticiens. Ample et bariolé, ce costume plurimillénaire, qui s'apprête à tout type de tissu, s'est retranché de nos jours dans les milieux ruraux, en compagnie de la qachabia et du burnous». Il est à noter que trois prix ont récompensé trois couturières de melhfa qui se sont surpassées par leur créativité et leur originalité dans la confection de cet habit traditionnel. Les responsables de la Chambre ont souligné que les produits qui ont été primés sont caractérisés par un «design» attrayant et pourvus de tous les accessoires adéquats. «La melhfa des Aurès, a-t-on indiqué, était très en vogue, et il serait intéressant d'investir dans cette tendance pour réhabiliter ce signe distinctif de notre riche patrimoine matériel.» Pour rappel, la melhfa redevient un phénomène de mode dans le Sud-Ouest algérien. Long et large voile, cet habit traditionnel, est enroulé sur l'ensemble du corps à la manière du haïk. La melhfa, qui ressemble à s'y méprendre au sari indien, se caractérise par sa grande variété. Il y a les melhfas simples que l'on porte pendant les jours ordinaires et les melhfas que l'on porte exclusivement pendant les cérémonies familiales ou encore religieuses. La plupart de ces habits se caractérisent par la même découpe, mais des couleurs et des tons différents. Cet habit traditionnel, très prisé durant l'année par les femmes de tous les âges, a une double fonction : se protéger à la fois du froid et de la chaleur.