Les chiffres du Centre national d'information et de statistiques (CNIS) sont révélateurs d'un phénomène qui prend des proportions alarmantes. Il est également synonyme d'une société qui n'arrive pas à subvenir « dignement » à ses besoins les plus élémentaires. Selon les statistiques du CNIS, plus de 13 000 tonnes d'articles de friperie ont été importées par l'Algérie au premier semestre 2008, pour une valeur de plus de 6,4 millions de dollars, contre 12 000 tonnes durant la même période en 2007 pour plus de 5 millions de dollars. Ces « chiffons » proviennent d'un peu partout : Tunisie, Canada, Etats-Unis, Chine, Emirats arabes unis, Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède et Suisse. Le premier pays fournisseur de l'Algérie est sans conteste l'Italie avec près de 8000 tonnes de friperie importées au 1er semestre 2008, pour plus de 3,5 millions de dollars. La Suisse occupe la seconde position avec une quantité importée au 1er semestre 2008 estimée à plus de 1700 tonnes, pour plus de 910 000 dollars. A la troisième place on retrouve la France avec un volume à plus de 1100 tonnes au 1er semestre 2008 pour une valeur de 439 000 dollars. Toujours selon les données du CNIS, de nombreux pays comme la Chine, les Emirats arabes unis, la Bulgarie et le Portugal (qui n'exportait plus rien en 2007) ont déjà réussi la prouesse de placer sur le marché national des quantités de friperie. A titre d'exemple, l'Algérie a importé au 1er semestre 2008 des vêtements usagés de Chine (plus de 22 t), des Emirats arabes unis (33 t), de Bulgarie (32 t) et du Portugal (31 t). D'ailleurs de nombreux importateurs algériens de friperie préfèrent ces marchés, notamment asiatiques, en raison des prix compétitifs.