Cette localité compte 14 mechtas sur les flans de la Maouna, dont le désenclavement commence à prendre forme avec l'ouverture de chemins communaux. Il n'y a pas si longtemps que cela, en 2002, les mechtas et hameaux de la commune de Bendjerrah dans la wilaya de Guelma étaient encore inhabités. Les quelques familles qui avaient résisté au terrorisme dans cette région boisée de la Maouna ont finalement plié bagage face aux vols de bétail. Leur retour est perçu à la faveur du désenclavement et une situation sécuritaire en nette amélioration. Aujourd'hui, il est question de faire de cette région un pôle touristique climatique. Située à 7 km au sud sud-ouest de la ville de Guelma, en contrebas du mont de la Maouna, le chef-lieu de la commune de Bendjerrah, unique commune de la daïra de Guelma, s'étend sur une superficie de 72 km. Pour s'y rendre, il vous faut emprunter le chemin de wilaya n°162. En effet, Bendjerrah se repeuple peu à peu. Le maire de cette commune, Abdallah Bencheikh, est formel. Il dira à ce sujet : « En 1998, Bendjerrah comptait moins de 4 000 âmes. Au dernier recensement de 2008, nous sommes à 6 547 habitants. » En effet, Bendjerrah compte 14 mechtas sur les flans de la Maouna, leur désenclavement commence à prendre forme avec l'ouverture de chemins communaux, notamment ceux reliant Bendjerrah à Medjez Amar et Aïn Larbi. En clair, nous dit-on, il est question de créer une ceinture routière et des bretelles autour et dans ce vaste mont forestier et, par là même, réhabiliter les 9 km restants du CW162 menant au sommet de la Maoua, culminant à 1 411 m d'altitude, via le village fantôme de Aïn Sefra. Aïn Sefra renaîtra-t-elle de ses cendres ? Après plusieurs kilomètres de route abrupte et chaotique, une plaque vous annonce Aïn Sefra, ultime étape avant le sommet de la Maouna, aujourd'hui zone libérée du terrorisme qui avait trouvé refuge dans ce village fantôme datant de l'ère coloniale où rien n'a changé. Une église, puis plusieurs maisons ou plutôt des villas en ruine témoignent d'un faste étonnant, le tout planté dans un décor où le chêne-liège et chêne-zen s'entremêlent à perte de vue. Durant les années 1980, une auberge de jeunes avait été construite en bois au milieu de ce village ; il n'en reste pas une trace. Plus haut, avant d'arriver au sommet, des dalles de béton plantées dans un ordre bien établi défigurent la nature. Il était question de construire des chalets pour des touristes en mal d'air pur. Arrivé au sommet, ce sont des relais hertziens et un détachement de la garde communale que nous découvrons. Devant ce potentiel touristique, inexploité, où quelques familles se rendent en voiture, principalement au printemps, sur des aires de jeu dégradées, datant toujours des années 1980. La pressante demande de la population guelmie de faire de la Maouna un pôle touristique est en étude au niveau du ministère du Tourisme. C'est ce que nous confirme le directeur du tourisme de la wilaya de Guelma. A ce sujet, il déclare : « Sur la vingtaine de propositions de développement de sites touristiques à Guelma, la Maouna est proposée pour la création d'une zone d'expansion et sites touristiques en milieu forestier ». Ainsi, il est proposé officiellement, pour le quinquennal 2010-2014, la création d'une ZET où plusieurs aménagements y figurent : création d'un téléphérique reliant Guelma à Aïn Sefra via Bendjerrah et d'un hôtel haut standing, réhabilitation des plateformes déjà existantes au sommet de la Maouna pour en faire des chalets en bois et ouverture d'un centre de vacances pour jeunes avec pistes pour randonneurs et gîtes. Et bien sûr, la restauration à l'identique des villas de Aïn Sefra. Pour ce faire, l'avis favorable du ministère de l'Agriculture (direction générale des forêts) et celui du ministère du Tourisme sont nécessaires, nous dit-on. Le dossier trouvera son épilogue dans les prochains jours.