« Jusqu'à présent, et hormis les indemnisations, l'instance arbitraire, dite « indépendante », chargée des victimes de disparitions et de détentions secrètes n'a pas fait grand-chose. On offre une couverture médicale qui ne sert à rien à des personnes sans aucunes ressources financières. Donc, nous attendons toujours la mise en œuvre des recommandations de l'Instance pour l'équité et la réconciliation (IER, créée en 2004, avait pour objectif d'établir la vérité sur les graves atteintes aux droits de l'homme de 1956 à 1999). Le rapport final de cette instance a été rendu public en novembre 2005, mais les victimes et leurs proches s'attendaient à des résultats plus probants. Ils attendaient que la vérité soit dévoilée quant au sort des disparus. Il reste des cas dont on ne sait rien, donc on attend toujours. » (*) Auteur d'un livre témoignage, Mouroirs : chronique d'une disparition forcée, éditions Saâd Warzazi, Rabat, 2008.