Les activités du Panaf continuent de faire animer la wilaya de Tizi Ouzou, sous des airs africains. Ainsi donc, dans le sillage de ce rendez-vous, et après le retour prodigieux de Karim du groupe légendaire les Abranis, qui a tenu la palme, jeudi dernier, avec un concert historique dans la capitale du Djurdjura, le stade Oukil Ramdane de la ville des genêts avait abrité, avant-hier, un grand spectacle du chanteur malien, Salif Keita, une star mondiale, qui a bel et bien gavé le public par ses tubes à la notoriété bien établie à l'échelle universelle. D'emblée, tout juste après son apparition sur scène, le pionnier de la world music a emballé l'assistance qui s'est donnée à cœur joie avec les diverses sonorités musicales et artistiques. Notons, en effet, que c'est la première que cet artiste malien se produit en Kabylie, avec une halte très mémorable dans la mesure où il a, faut-il le dire, envoûté les présents. Il a chanté, d'ailleurs, des textes-phares de son répertoire comme il a interprété également des morceaux de musique qui font voyager les férus du blues-rock. Il est utile de rappeler, en effet, qu'en 1980, cet albinos au talent incontestable avait fait un tabac avec les Primpin et Tounkan. En 1986, il a édité un album intitulé, Soro, de blues-rock chanté en malinké. Il participe alors au festival des Francofolies à La Rochelle en 1987, et à un concert organisé à Londres pour le 70e anniversaire de Nelson Mandela, au côté notamment du Sénégalais Youssou N'Dour. Il sort en 1989 son second album Ko-Yan à travers lequel il a abordé les problèmes dont se morfondent les immigrés maliens en France. Son troisième produit Amen sort en juin 1991. Quatre ans plus tard, il met sur le marché un autre opus. Ce dernier est dédié aux enfants albinos pour lesquels il a créé une association. À partir de 1996, il ouvre un studio d'enregistrement à Bamako afin d'aider les jeunes musiciens maliens. Par ailleurs, notons que durant la même soirée, l'on a assisté au gala du groupe Raïna Hak et les représentations chorégraphiques de la troupe de Ghardaïa ainsi que la délégation de la Cote d'Ivoire qui a, à travers une danse traditionnelle, essayé d'exprimer un message d'amour. Enfin, pour ce qui est du programme de la soirée d'hier, Ali Amrane et Rachid Koceila devait animer un gala au stade d'Oukil Ramdane tandis que Mohamed Saïd Fahem et Aldjia étaient prévus à Tizi Rached, Hacène Ahrès aux Ouadhias et Ali Ferhati à Ouacifs. D'autre part, Ali Meziane, Taleb Tahar et Oujrih devaient se produire à Maâtkas où se tient actuellement la Fête nationale de la poterie. Il est à noter aussi que toujours dans le sillage du Panaf, le commissariat du Festival du film amazigh, organise, ces jours-ci, son panorama à Tizi Ouzou. Des produits qui ont été primés lors des différentes éditions sont projetés à la salle du cinéma de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.