Depuis des années, l'occupation illicite des trottoirs, avenues et rues du centre-ville de Annaba, demeure le point noir qui entache le paysage déjà défiguré de la Coquette. Ce fait, qui s'apparente à un véritable phénomène de société, a atteint des proportions alarmantes, notamment à chaque saison estivale. Il résiste à toutes les tentatives des pouvoirs publics d'y mettre un terme. En effet, malgré les nombreuses « descentes » des éléments des brigades économiques et criminelles de la sûreté de wilaya sur les lieux, ponctuées par des saisies, des arrestations et poursuites judiciaires à l'encontre des contrevenants, la situation demeure toujours la même. A commencer par Gambetta, l'une des rues de la ville les plus connues par l'intensité des activités commerciales contrôlées ou informelles. Du matin au soir, les accotements de ces lieux sont squattés en permanence, non seulement par les vendeurs à la sauvette (habits, monnaie, bijoux, fruits, légumes, etc.), mais aussi par les propriétaires de magasins. Ne se contentant pas de leurs étals, ces derniers vont jusqu'à interdire les trottoirs aux passants, les obligeant à circuler au beau milieu de la chaussée. Ce constat est valable aussi pour certaines autres places publiques et squares du centre-ville, à l'exemple de celles du Blé et du 8 Mars, et ce devant une étrange placidité des autorités locales. Là, ce sont surtout les vendeurs de tabac ainsi que de fruits et de légumes qui viennent s'installer avec des charrettes à bras sans être nullement dérangés. La circulation des piétons sur la chassée est devenue, par la force des choses, une habitude. Aujourd'hui, cet état de fait s'est répercuté négativement sur la circulation des automobilistes qui peinent à se déplacer. Mais, le problème de ces derniers ne s'arrête pas là. L'on assiste depuis déjà quelques années à un véritable racket organisé, à savoir les stationnements informels payants Cet autre phénomène s'est tellement banalisé qu'il est devenu pratiquement impossible pour un automobilistes de se garer, et ce à n'importe quel endroit, sans se voir apostrophé par un ou plusieurs jeunes qui exigent de se faire payer le droit de gardiennage. Accaparant les trottoirs sans autorisation officielle de la commune, des individus, qui se prétendent gardiens de parkings avec de faux badges confectionnés dans les cybercafés du coin, font la loi et exercent en toute impunité.