Elles symbolisaient la vitalité et la puissance familiale des Chaouis d'Ighzer Amellal (Oued Labiod). Les bâtiments encadrant une tour centrale de quatre étages sont de véritables donjons. Les murs sont formés de deux parements de pierres à peine dégrossies, qui sont maintenant un blocage de pierraille. Chaînés par des lits de branches de genévrier et de laurier-rose, ils atteignent presque un mètre d'épaisseur. Quatre piliers reposent sur des pierres plates et supportent un sabot sur lequel prennent appui des lits de branches et de feuilles, couverts de terre. Les terrasses, en terre tassée, sont inclinées vers des gargouilles. Dans chaque case, se trouvent des cuves en maçonnerie (makhzen) où de grands paniers (azeraath) contiennent les réserves de céréales. Actuellement, l'édifice est délaissé, et une grande partie a été démolie. Ceux habilités à défendre ces greniers se sont manifestés en envoyant une requête aux concernés tout en enfreignant les législations en vigueur régissant ce domaine telle que la loi 90-29 du 01-12-1990 et l'ordonnance 67-281 du 20-12-1967, ainsi que le décret exécutif n° 91-176 du 28-05-1991, classant cet édifice site historique à préserver. Les travaux de démolition initiés ont donc été bloqués. En attendant de remédier à ce problème, des morceaux de mémoire, celle des greniers d'Inerkeb, sommeillent encore sous la terre. Il souffle sur Haqliaath Inerkeb un vent de nostalgie dans lequel on peut entendre la fameuse phrase : «c'était mieux avant».