Les éléments de la brigade économique et financière de la sûreté de la wilaya d'Alger enquêtent depuis une dizaine de jours sur la gestion de l'Office du complexe olympique Mohamed Boudiaf. Cette enquête a été ouverte après qu'une dizaine de cadres de l'office eurent écrit au président de la République, aux ministres de l'Intérieur et de la Justice ainsi qu'au chef de la sûreté de la wilaya d'Alger une lettre dans laquelle ils reprochent plusieurs griefs à leur directeur général, Rachid Zeroual. Le premier concerne le marché relatif à l'acquisition de tableaux d'affichage électroniques auprès de la firme Oméga pour un montant de 850 millions de dinars et que les signataires ont qualifié de « non réglementaire ». Contacté, Rachid Zeroual a rejeté cette accusation arguant le fait que ce marché a été « avalisé par la commission nationale des marchés à la suite d'un avis d'appel d'offres ». « L'ouverture des plis s'est faite en présence de tous les soumissionnaires et d'un huissier de justice. C'est la société Oméga qui a été retenue et elle n'a rien d'une société écran », précise-t-il. Pour ce qui est des travaux de réfection des deux piscines et des deux pistes d'athlétisme qui, selon les signataires, ont été donnés à des entreprises non qualifiées, le directeur général a répondu : « C'est faux. La société qui a pris le marché est l'une des plus expérimentées dans le domaine et je défie quiconque de prouver le contraire. » Il a indiqué, au sujet du marché pour l'installation du gazon synthétique qualifié de « douteux et de non réglementaire » par les signataires de la lettre : « Il a été signé après un avis d'appel d'offres et des soumissions. Là aussi, c'est la commission nationale des marchés qui l'a avalisé. Le marché a été conclu dans la légalité et la transparence la plus totale. » Dans cette lettre, les dix cadres signataires ont reproché à leur directeur général « les dépenses » effectuées pour équiper son bureau et qu'ils ont jugées « imaginaires puisque dépassant les 10 000 000 DA ». A ce propos, M. Zeroual a trouvé « normal » l'équipement de son bureau, « mais il est important de signaler que cette dépense entre dans le cadre de l'opération d'aménagement de l'ensemble des bureaux du bloc administratif qui nécessitaient vraiment une réhabilitation ». Pour le directeur général, cette lettre « n'a d'autre but » que de « porter atteinte » à sa personne par des cadres qu'il a, selon lui, « écartés pour une raison ou une autre ». Il a affirmé détenir « des preuves de corruption » contre certains d'entre eux qu'il présentera à la justice en « temps opportun ». D'autres, en revanche, a-t-il ajouté, « ont été frustrés de voir leurs amis perdre des marchés après l'installation par mes soins d'un bureau d'études ayant pour tâche de traiter toutes les questions afférentes aux passations de marchés. J'ai la preuve aussi que certains noms ont été ajoutés à la lettre sans que les concernés en soient informés juste pour crédibiliser son contenu. De toute façon, je me réserve le droit de les ester en justice pour les propos tenus dans cette lettre ».