La décision prise récemment par le directeur des transports pour l'octroi de nouvelles autorisations d'exploitation a suscité la colère des transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou qui ont rendu publique une déclaration. Ces derniers appréhendent, d'ores et déjà, les conséquences négatives de cette mesure. Celle-ci, estiment des représentants de l'association des transporteurs de wilaya, créera un grand désordre dans le secteur étant donné que les stations sont actuellement saturées et ne sont pas conformes aux normes du transport de voyageurs. « Le directeur des transports de la wilaya de Tizi Ouzou est au courant de nos conditions de travail mais aujourd'hui, il veut surcharger les stations alors qu'aucune initiative allant dans le sens de viabiliser les arrêts n'a été prise », précise un transporteur assurant la desserte entre le chef-lieu de wilaya et la commune de Larbâa Nath Irathen qui ajoute que le travail est devenu très difficile au point où l'association a décidé d'instaurer une journée de repos obligatoire pour essayer de désengorger les sites de stationnement. « Nous essayons de nous organiser de façon à permettre à tous les transporteurs de travailler dans un cadre organisé. Car, sinon, l'anarchie gagnera du terrain », ajoute un autre transporteur de Maâtkas. Nos interlocuteurs doutent que cette mesure vise à régler le problème du transport encore moins celui du chômage. Et pour cause, soutiennent les transporteurs, actuellement déjà, il y a un problème de saturation au niveau de ce secteur. « Je vous dis que ce n'est pas comme avant, le travail a baissé de manière très prononcée. Il y a plusieurs transporteurs qui passent même la nuit dans les arrêts pour s'assurer un voyage le matin vers Tizi Ouzou. Aussi, en arrivant au chef-lieu de wilaya, il doit attendre plus de quatre heures pour revenir », poursuit un transporteur de Aïn El Hammam qui ajoute : « Avec le manque de travail, les transporteurs trouvent même des difficultés à payer les impôts et leur cotisation à la Casnos ». Son confrère de Redjaouna dira, pour sa part, que le directeur des transports de la wilaya de Tizi Ouzou lui a signifié, dans le passé, que, désormais, aucune autorisation ne sera délivrée, citant le nombre de 3400 fourgons qui rentrent chaque jour dans la ville de Tizi Ouzou. Mais, « aujourd'hui, il a pris la décision de les octroyer comme des extraits d'acte de naissance, comme on l'a lu quelque part, une façon de vouloir submerger la profession. Si le responsable des transports à Tizi Ouzou veut délivrer des décisions d'exploitation, qu'il commence d'abord par l'assainissement de la situation avant de prendre une telle décision ». Par ailleurs, lors de notre passage dans quelques stations du chef-lieu de wilaya, nous avons constaté que celles-ci sont dépourvues d'infrastructures d'accompagnement comme les toilettes publiques, les poubelles et les abribus. Enfin, tout en menaçant de recourir à une grève illimitée si leurs revendications ne sont pas satisfaites, les transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou demandent au directeur en charge du secteur à surseoir à sa décision.