Les températures ont avoisiné les 40° dans certaines localités proches de la capitale algérienne. Plus, dans les terres on a frôlé les 45°. A Ghardaïa, il faisait 50°. Quand il fait aussi chaud, le premier réflexe devenu presque incontournable aujourd'hui consiste à allumer les climatiseurs. A la portée des petites bourses, « la clim » fait partie intégrante des foyers algériens. Aucune étude réalisée dans le domaine ne permet de chiffrer le nombre de foyers disposant d'une climatisation, mais il suffit d'interroger une dizaine de personnes autour de soi pour se rendre compte qu'elle occupe une place importante, qui s'élargit d'année en année, pouvant concurrencer le deuxième téléviseur à la maison et dépassant la machine à laver. Elle n'a pas le succès du réfrigérateur qui occupe 95% des foyers, mais devrait l'égaler si la chaleur estivale persiste pour les années à venir. Et les experts l'ont annoncé : la chaleur va persister, mais surtout augmenter. C'est le réchauffement climatique. Quelle économie d'énergie ? Imaginons que la climatisation fonctionne 8 heures et que sa puissance moyenne soit de 1 kw pour refroidir une pièce de 20m2. Si la climatisation fonctionne les trois mois d'été, à savoir juillet, août et une partie de juin et de septembre, nous obtenons un total de 720 heures en moyenne. Sa consommation sera de 720 h x 1 kw = 720 kw. En Algérie le kilowatt coûte 4,18 DA, ce qui fait une consommation totale de 3009, 6 DA. La facture revient chère pour le consommateur, mais elle contribue également à amplifier le phénomène de réchauffement climatique. En effet, la consommation d'énergie et ses rejets sous forme de dioxyde de carbone ajoutent au phénomène d'effet de serre. Aujourd'hui, le phénomène est d'autant plus important que les foyers, mais également les entreprises, les hôtels et les administrations consomment la climatisation. Plus aucun bâtiment administratif ne se conçoit aujourd'hui sans la place pour la clim. Quelles solutions ? Il est difficile d'aménager les constructions existantes, en les soustrayant au maximum de la chaleur. Pourtant à l'avenir, il va falloir réfléchir à des modèles de constructions qui réduiraient la réverbération et les chaleurs accumulées à l'intérieur des bâtisses. Les techniques employées dans le sud du pays pour la construction de logements sont à imiter, telles que l'exposition au nord, l'agencement des pièces, le choix des matériaux. Des méthodes douces existent et doivent être exploitées pour un maximum de confort durant la période estivale, tout en limitant au maximum la consommation de la climatisation. D'ailleurs posez-vous la question : la clim est-elle allumée ? Oui et quelle température fait-il à l'extérieur ? 32°. Cela est-il suffisamment chaud pour climatiser ? N'est-il pas possible de créer des courants d'air ? On sait que l'apport solaire peut être largement diminué par la pose de volets, d'auvents et de stores extérieurs. Ces derniers marchent mieux que les stores intérieurs. Il faut également noter que la chaleur peut provenir de l'intérieur la maison par l'allumage, même en mode veille, du téléviseur ou de l'ordinateur. Privilégier les ampoules à basse consommation s'avère être un atout de taille. Et puis les plus vieux savaient y faire, et pourquoi ne pas revenir au système de ventilation dont le rafraîchissement sera accentué si l'on dispose du linge humide à proximité du ventilo ou si l'on humecte les sols de la pièce. De 32°, la pièce peut ainsi être rafraîchie à 29°, seuil moyen de confort face à la chaleur. Et puis ouvrir ses fenêtres la nuit et, plus particulièrement, aux alentours de 5 h du matin, heure la plus fraîche, peut contribuer encore à faire baisser la température intérieure des maisons, tout en économisant sur la clim. Avertissement Il faut savoir que les calculs établis concernant la consommation d'une climatisation sont approximatifs. D'abord parce que la base d'un kilowatt par heure n'est valable que pour une climatisation consommant 7000 BTU. C'est-à-dire que les climatisations consommant 1 kw ont une puissance de 7000 BTU, ce qui correspond à une climatisation utilisée en Europe. En Algérie, la donne est tout autre. Les vendeurs ne vendent pas de climatisation de 7000 BTU, car personne n'en veut. Les Algériens la trouvent trop faible. Il se vend des climatisations de 25 000 BTU. Cela veut dire que la « clim algérienne » est nettement plus énergétivore, et que donc une consommation d'un kilowatt par heure n'est pas appropriée. Il faut donc s'attendre à une consommation bien plus importante en termes d'électricité, mais également en termes d'argent.