Sonelgaz met en garde les consommateurs contre l'utilisation abusive de ces appareils connus pour être énergivores. Après la ruée vers les antennes paraboliques qui couvrent les terrasses de nos bâtiments, aujourd'hui, c'est au tour des climatiseurs de se disputer la place sur les façades de nos immeubles. Les professionnels de la climatisation se frottent les mains, les ventes n'ont jamais atteint un tel niveau. En témoignent les quantités énormes de climatiseurs vendus cet été! C'est la haute saison pour le matériel de climatisation. Les professionnels du métier se disent débordés et l'engouement pour les produits de climatisation est visible. Le marché bénéficie d'une forte demande, tant dans le segment résidentiel que professionnel. Une multitude de marques se partagent le premier commerce. Les professionnels parlent de pas moins de 50 marques dont une flopée de chinoises. Il fut un temps où les climatiseurs étaient exclusivement l'apanage des milieux professionnels. De nos jours, c'est devenu un des éléments essentiels du cadre de vie de nos concitoyens. En fait, c'est un nouveau comportement culturel qui s'installe dans notre pays. Le boom qu'enregistrent actuellement les ventes des climatiseurs est essentiellement dû au changement remarquable du comportement du consommateur dans notre société. «Le stock des climatiseurs et des ventilateurs est épuisé depuis 20 jours!», nous a indiqué un commerçant rencontré près de la place du 1er-Mai (Alger). Cette rupture de stock traduit le rush des citoyens sur ces appareils générant la fraîcheur. Il y a à peine deux décennies, avoir un climatiseur chez soi était un luxe. A présent, c'est devenu une nécessité, vu les hausses fréquentes des températures qui atteignent parfois plus de 40°. Mais ce qui a booster les ventes c'est surtout la vente par facilités de paiement, effective depuis quelques années pour les produits électroménagers, ainsi que le crédit à la consommation qu'offrent différentes banques. Les ménages échaudés par les températures caniculaires des étés précédents, ont pris les devants et ont économisé pour pouvoir s'offrir ce confort. «Impossible de dormir ou même de fermer l'oeil dans cette chaleur doublée d'humidité!», nous confie un couple à la recherche d'un climatiseur. En effet, durant cette période de forte chaleur, les magasine de vente des ventilateurs et climatiseurs sont envahis par les clients. On enregistre une forte tension sur ces appareils. Les ventilateurs sur pied coûtent 2600 à 3600 DA, alors que les simples se vendent entre 1900 et 2200 DA, d'ailleurs ils se vendent comme des petits pains. Les appareils d'air conditionné ne sont pas en reste. «Les prix démarrent à 25.000 DA selon les marques», affirme un commerçant situé à la rue Hassiba Benbouali (Alger). Cette ruée vers ce genre d'appareils électroménagers risque d'engendrer un sérieux problème de consommation électrique locale, provoquant des délestages. Dans ce sillage, contactée par nos soins, une source proche de l'entreprise Sonelgaz met en garde les consommateurs contre l'utilisation abusive de ces appareils connus pour être très gourmands en énergie électrique. Le marché de l'électronique en général et celui des climatiseurs en particulier souffrent d'un manque flagrant de statistiques. Aux yeux de tous les opérateurs qui interviennent dans ce créneau dans notre pays, il est difficile d'avancer des statistiques précises à ce propos. Par ailleurs, on déplore la concurrence déloyale qui empoisonne toujours le marché algérien. Des climatiseurs affichés à 20.000, voire à 18.000 DA sont proposés aux clients. «De tels prix prouvent automatiquement que le produit est de moindre qualité, importé en Algérie de Chine, de Turquie et de Dubaï», lance, tout de go, un commerçant rencontré à Alger-Centre. Il ajoute que le client doit faire la différence entre le produit qui répond aux normes internationales liées à la qualité, à la technologie avancée, à la consommation faible d'énergie et au respect de l'environnement, et celui des autres marques. Certes, les prix de ces climatiseurs sont élevés (entre 25.000 DA et 50.000 DA), mais le citoyen se trouve dans l'obligation les acheter. Le marché de la climatisation progresse à grands pas. La technologie du froid continue son ascension. Les marques déclinent de nouveaux modèles à en perdre la tête. Les gammes se diversifient, on assiste à un élargissement de l'offre tant en qualité qu'en prix. La climatisation se démocratise. Mais pour passer du chaud au froid, quelques économies s'avèrent nécessaires.