L'amélioration des prestations de services de la justice présentée comme le but de la réforme engagée par l'Etat implique le recours à la formation continue des magistrats et l'unification des méthodes qui constituent les outils essentiels pour répondre aux besoins du citoyen. A ce titre, l'inspection générale du département de la justice a tenu lundi à Constantine une journée d'étude régionale destinée aux magistrats du ministère public et ceux responsables des instructions. Le thème de la rencontre a été axé sur le rapport de complémentarité entre les fonctions hautement sensibles des procureurs et des juges d'instruction. Ces deux fonctions sont prioritaires en ce qu'elles sont concernées en premier lieu par les questions des droits de l'homme qui exigent un traitement plus délicat des justiciables, comme elles ont un apport décisif dans la lutte contre le crime organisé. Les opérations d'inspection et les constats dressés au niveau central démontrent, en effet, un certain nombre d'insuffisances à palier d'urgence, notamment en matière de liberté des individus où les responsables du ministère reconnaissent par exemple le recours abusif aux mesures de détention préventive et de contrôle judiciaire. Dans son allocution d'ouverture, l'inspecteur général a reconnu également « l'anarchie qui caractérise certaines chambres d'instruction », ce qui nécessite une révision profonde de l'organisation pratique de ces instances. Plusieurs interventions ont été consacrées à ces sujets ainsi qu'à ceux touchant à l'organisation au cours des enquêtes sur la matière criminelle ou encore les problèmes de recevabilité de la plainte de la partie civile. Trois chapitres ont été consacrés aux procureurs, à savoir la tenue des registres et le courrier, les objets saisis et surtout l'exécution des jugements qui requiert une attention particulière tant cela fait défaut et nuit par conséquent à l'image de la justice aux yeux des Algériens. Le représentant du ministre de la Justice et garde des Sceaux a saisi l'occasion pour rappeler aux magistrats l'élaboration prochaine de leur charte de déontologie. Un texte jugé fondamental comportant les principes que doit respecter le magistrat pour mener à bien sa noble mission.