Les dernières mesures prises par la Fédération algérienne de football (FAF) d'interdire aux joueurs atteints par la limite d'âge (+30 ans) de signer au profit des clubs de divisions inférieures continuent d'alimenter la polémique. Les joueurs concernés clament haut et fort leur refus de cette mesure, selon eux, « discriminatoire ». Ils refusent, en effet, d'être mis en retraite forcée, tout en estimant avoir encore des choses (utiles) à transmettre aux jeunes joueurs. Ils tiennent à mettre leur expérience au service des jeunes. C'est pourquoi les joueurs atteints par la limite d'âge ont décidé de se transformer « en syndicalistes avérés » pour réclamer leurs droits. Des sit-in sont organisés au niveau du siège de la fédération pour faire entendre leurs cris de détresse aux responsables du football national. « Comment la FAF s'est-elle permise de prendre une telle décision sans nous consulter au préalable ? » s'interrogent certains joueurs ayant requis l'anonymat. Et de poursuivre : « C'est bien beau que la fédération ait pensé à favoriser les jeunes et faire en sorte que les clubs de divisions inférieures accordent plus d'importance à la formation, mais cela ne doit pas se faire sur notre dos. C'est injuste. » Ces joueurs, dont le nombre dépasse largement la centaine, souhaitent avoir une audience avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour lui expliquer leur position. « Je sais que ma carrière est derrière moi, mais les jeunes ont besoin de notre expérience pour les encadrer. J'ai beaucoup de choses à leur apprendre avant de raccrocher. Il ne faut pas que mon bagage périsse dans mon cabas », ironise un joueur bien connu qui a longtemps roulé sa bosse en DI et DII, victime de cette mesure. L'on attend avec impatience le retour de Mohamed Raouraoua, président de la FAF, pour rouvrir ce dossier (brûlant) et tenter ainsi de trouver des solutions préservant les intérêts de toutes les parties. Actuellement en Tunisie (Djerba) pour présider l'assemblée générale évaluative de l'Union nord-africaine de football (UNAF) et le tirage au sort des compétitions de la région, Raouraoua regagnera le pays ce lundi. Un retour porteur d'espoir. Sauf que de sources proches de la maison de Dély Ibrahim, nous apprenons que Raouraoua n'entend pas faire machine arrière. Il maintiendra sa décision tout en proposant aux joueurs concernés de se reconvertir en entraîneurs et participer, par la même occasion, à la formation et à l'encadrement de jeunes talents. Seront-ils d'accord ? Pas si sûr. Le débat est loin d'être clos.