Problèmes n L'été s'annonce chaud pour le couple fédération algérienne de football (FAF) - Ligue nationale de football (LNF) avec la multitude d'affaires qui secouent la quiétude et la sérénité affichées jusqu'ici par les instances. Passée la période d'euphorie qui a succédé l'élection de Mohamed Raouraoua, au mois de juin et la belle entrée en matière des Verts lors du dernier tour qualificatif des éliminatoires de la CAN et du Mondial-2010 et la série de mesures prises par le bureau fédéral en direction de la balle ronde nationale, voici venu le temps des contestations. Le temps des affaires qui secouent de nouveau la FAF et la LNF pour rappeler à tous que les beaux discours et les vœux pieux sont une chose, et l'épreuve du terrain en est une autre. D'ailleurs, beaucoup de personnes se demandent si le président Raouraoua et son bureau fédéral ont bien approfondi la réflexion avant de se lancer dans certains dossiers en prenant des décisions qui, aujourd'hui, reviennent comme un boomerang, les remettant en question. Commençant par cette colère des joueurs trentenaires qui sont montés la semaine dernière au créneau en allant organiser un sit-in devant le siège de la FAF à Dely Ibrahim, et ce, pour dénoncer la décision de la FAF d'interdire aux footballeurs dépassant 30 ans d'évoluer dans les divisions inférieures (excepté la Nationale Une et la Super DII). Pour ces joueurs, dont une grande partie a fait les beaux jours des deux premiers paliers, et bon nombre d'observateurs, il s'agit d'une décision discriminatoire qui n'a aucune base logique car elle met à la retraite anticipée des joueurs qui peuvent toujours donner, malgré le poids de l'âge. Ne dit-on pas que la qualité ne se juge pas à l'âge que l'on a. C'est pourquoi, des joueurs comme Alliche, Messas, Djahnine, Amirat, Hamdoud et des dizaines d'autres ont choisi d'investir le siège de la fédération pour revendiquer leur «droit» de continuer à jouer au football, en absence d'un syndicat capable de défendre leurs intérêts. Il faut dire que la FAF n'a pas pris la peine de consulter qui que ce soit sur ce sujet très sensible car il y va de la carrière de dizaines de joueurs et de leur situation sociale. À notre humble avis, le football de performance se construit, comme une maison, de bas en haut, des fondations vers le toit, et pas le contraire. Une chose est sûre : si demain le football algérien produisait de jeunes joueurs de qualité, ces derniers pousseraient systématiquement et sans équivoque toute «vieille» carcasse encombrante. Que dire alors de cette - énième - affaire scabreuse de falsification de documents officiels (contrats) que viennent de révéler deux joueurs, en l'occurrence Gaouaoui et Mekehout qui accusent leur ancien club, l'USM Annaba, d'avoir modifié certains articles à leur insu. Cette pratique n'est pas nouvelle et illustre parfaitement les magouilles et les micmacs qui se déroulent dans les coulisses, notamment en ce qui concerne les transferts de joueurs et l'argent qu'ils charrient. Dans son programme électoral, le président Raouraoua avait promis, entre autres, de nettoyer le football algérien des trafiquants de tout genre et punir sévèrement les contrevenants. Ira-t-il au bout de ses promesses et de ses convictions dans cette affaire ? Il l'a bien fait avec des arbitres «indélicats» dès sa prise de fonction à la tête de la FAF, le fera-t-il avec d'autres acteurs de la balle ronde aussi impliqués dans le massacre de l'image de marque de notre football ? Du pain donc sur la planche pour le président de la FAF qui a été également invité par la FIFA à réagir sur l'affaire opposant Mourad Mazar, le président du CS Constantine, à la direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) de cette wilaya qui est allée en justice pour complicité de faux et usage de faux et usurpation de fonction, abus de pouvoir et trafic d'influence ! La FIFA a demandé à la FAF de s'expliquer car refusant, comme tout le monde le sait, toute ingérence dans les affaires du football, y compris de la part des institutions étatiques. On reviendra sur cette affaire dans nos prochaines éditions, et d'autres qui vont faire les choux gras de la presse durant cet été, qui s'annonce déjà très chaud.