Instituer un week-end qui commencerait vendredi pour finir samedi, à partir du mois prochain, c'est entrer dans la modernité et l'économie internationale, c'est être comme tout le monde, pense- t-on à Ouargla. Ce week-end semi-universel suscite des réactions plutôt positives et, pour la plupart, étant donné que le vendredi, jour de prière et de visites familiales est préservé, peu importe. Pour d'autres, il faut absolument faire le pas et s'aligner sur le reste du monde, ne serait-ce que pour ne plus perdre autant d'argent avec quatre jours d'absence pour week-end, tandis que certains ne voient pas encore comment le week-end semi-universel changera leur vie, même s'ils reconnaissent que le changement est inévitable. Salah, cadre supérieur à Algérie Télécom est plutôt pour : « Tant que le vendredi n'est pas touché, c'est tant mieux. Pour aller à la mosquée et s'y préparer il vaut mieux ne pas travailler. Par ailleurs, nous sommes très conscients du préjudice causé au pays longtemps resté en décalage par rapport au reste du monde. Je pense que l'adoption du week-end semi-universel est un compromis judicieux entre le week-end universel et le traditionnel jeudi vendredi. Ceci d'autant plus que généralement la demi-journée du jeudi est travaillée dans beaucoup d'entreprises pour combler le retard cumulé durant la semaine. Quoiqu'on dise sur la durée du travail et la qualité de présence sur les lieux de travail, beaucoup de gens donnent au moins une demi-journée de leur week-end à leur entreprise. Ce que ça va apporter ? Une synchronisation par rapport au commerce extérieur, aux opérations de banque, aux échanges internationaux. Quoi qu'on dise, on est dans un contexte de modernité, de globalisation et l'économie mondiale est globalisée donc c'est une nécessité que de s'y aligner. » Pour Kamel, cadre bancaire : « C'est formidable de s'aligner pour au moins une journée sur l'Europe. C'est d'un apport indéniable pour les ports et les échanges commerciaux car en fait depuis 1976, notre pays n'avait que trois jours d'activité économique commune avec le reste du monde. Là, on gagne une journée. Sur le plan pratique ça ne changera rien à la vie de l'Algérien. Peut-être cela facilitera les déplacements, car pour certains il fallait rester dans sa ville pour la prière du vendredi. Dorénavant, les gens peuvent programmer des voyages et des excursions le samedi. Et pour les banquiers, un alignement sur le reste de la société car le secteur financier était le seul à appliquer le week-end semi-universel. » Latifa, DRH, qui travaille le jeudi, explique : « Je ne sais pas au juste ce que ce week-end semi-universel va apporter sur le plan individuel, mais je suis persuadée qu'il va chambouler nos vies ne serait-ce que parce que le week-end commence un vendredi au lieu de jeudi. Donc la fin de semaine va être poussée jusqu'au dernier jour qui est le samedi qui va en fait devenir le vrai et seul jour de repos. »