Photo : Lylia M. L'Algérie se mettra dans quelques jours au rythme du week-end semi-universel et ce à partir du 14 août prochain. Le retour au week-end universel a été longtemps une revendication du secteur économique qui accusait un grand manque à gagner dans ses relations internationales, à tel point qu'un premier ajustement exceptionnel a été autorisé pour le secteur des banques et assurances très lié aux places financières internationales, tout en constituant un support naturel aux opérations de commerce extérieur. «Nous étions en rupture avec la plupart des partenaires économiques, en matière de relations d'affaires, de pratiques bancaires internationales, portuaires etc», rappelle l'économiste Salah Mouhoubi. Pour lui, il était anormal que l'Algérie adopte un week-end qui «n'est reconnu que par deux pays seulement». C'était «un isolement pur et simple en matière économique et commercial» et très coûteux en plus. L'Algérie a bien fait de revoir tout ce qui touche à une bonne gestion de ses ressources financières, «surtout dans le contexte de crise actuelle», dit-il Un autre expert, spécialiste en relations internationales, Arslan Chikhaoui, abonde dans le même sens en disant que l'Algérie, à travers sa décision de se rapprocher du week-end universel montre sa volonté de «continuer à ouvrir son économie» et à se mettre «aux standards internationaux». «Nous étions en décalage par rapport au reste du monde» en ne travaillant pas durant quatre jours. Ce qui est «un véritable manque à gagner», dit-il, dans nos relations économiques et financières internationales avec l'Occident notamment. Aujourd'hui, le système semi-universel nous permet de «récupérer un jour et demi de travail». Sur l'ensemble du monde, deux pays seulement adoptaient ce week-end : l'Algérie et avant elle le Soudan. Le retour à l'ancien système, universel, aura des conséquences positives sur l'économie du pays qui cessera ainsi de «ne travailler que trois jours par semaine». Le patronat a été le premier soutenu par les économistes à se féliciter de cette nouvelle mesure tout en mettant en exergue le manque à gagner pour l'économie nationale. La plupart des pays arabes, à l'exception de l'Arabie Saoudite et de la Libye ont ainsi adopté ce week-end semi-universel, le Maroc et la Tunisie, quant à eux, restent sur l'ancien week-end universel, à savoir samedi et dimanche. Les milieux d'affaires estiment les pertes à 1 milliard de dollars alors que les économistes les évaluent entre 500 et 600 millions de dollars du fait de la pratique de l'ancien week-end, c'est-à-dire le jeudi et vendredi au moment où le reste du monde adoptait le système universel.