Après l'échec des négociations pour un partenariat technologique avec la firme LG, fin 2007, l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) devra, désormais, mettre tout son savoir-faire au service du ministère de la Défense nationale. Un établissement public à caractère industriel et commercial relevant du secteur économique de l'Armée nationale populaire (ANP) vient d'être créé par décret présidentiel (n°09-223 du 29 juin 2009). L'établissement de la plate-forme de systèmes électroniques de Sidi Bel Abbès assurera la conception, les études, le développement, l'importation, l'exportation, la fabrication et la commercialisation de matériels électroniques, ensembles, sous-ensembles et composants électroniques. Interrogés au sujet de ce nouveau projet, plusieurs cadres de l'ENIE ont affirmé que, mis à part les modalités de transfert d'une partie du patrimoine de l'entreprise au profit du ministère de la Défense, aucun détail n'a filtré sur cette opération. « L'opération est directement pilotée par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, en partenariat avec le MDN », expliquent-ils. Ce que l'on sait, c'est qu'en octobre 2007, une délégation du MDN a visité les ateliers de l'ENIE et s'est montré particulièrement intéressée par la création d'une unité mixte de fabrication de panneaux photovoltaïques. Le patrimoine de cette nouvelle entreprise relevant du MDN se constitue des biens meubles et immeubles de l'ex-unité de fabrication de sous-ensembles électroniques, située dans l'enceinte du complexe électronique, à la périphérie de la ville de Sidi Bel Abbès. La création de l'établissement de la plate-forme de systèmes électroniques est, estime-t-on, la première étape du projet gouvernemental visant à faire de la région de Sidi Bel Abbès un pôle national pour l'industrie électronique. L'ENIE avait déjà lancé, en juillet 2007, un projet de fabrication de panneaux solaires dont le coût est estimé à 24 millions de dollars. Un projet en trois phases devant aboutir en l'espace de cinq ans à la fabrication de panneaux photovoltaïques à une échelle industrielle. Le projet est en bonne voie puisque, depuis février dernier, des échantillons de lampadaires solaires sont à l'essai au niveau de cinq intersections routières de la ville de Sidi Bel Abbès. Récemment, l'ENIE a procédé à la commercialisation de panneaux solaires de 500 kw et envisage d'ici 2011 de mettre sur le marché des panneaux de 4 mégawatts. Le programme national d'électrification par le biais de stations photovoltaïques, en cours d'exécution, devrait booster encore plus le marché du panneau solaire. Plusieurs ministères et organismes publics (Travaux publics, Transports, Sonelgaz, MDN et les Douanes) constituent de potentiels clients pour l'entreprise d'industries électroniques. « Les besoins exprimés par le marché national se situent aux environs de 100 Mwc pour les cinq années à venir, ce qui représente, en termes de rentabilité, un chiffre d'affaires d'environ 15 millions de dollars par an », observait, en février dernier, le directeur du partenariat de l'ENIE, Noureddine Bennaci. Pour rappel, l'ENIE a été créée le 1er novembre 1982, suite à la restructuration de l'entreprise mère Sonelec. Le passage à l'autonomie s'est effectué en mars 1989, érigeant l'entreprise en société par actions. Employant actuellement quelque 1700 agents et cadres dans ses différents domaines d'activité, l'entreprise se maintient, malgré une concurrence déloyale, sur le marché de l'électronique grand public. Elle ambitionne même de conserver ses parts de marché en Algérie. Un marché qui représente une demande de 500 000 TVC et 1 000 000 appareils audio/an.