Pour la deuxième soirée du festival, dont la devise cette année est « culture, tourisme et connaissance », et le slogan, en solidarité infaillible avec le peuple palestinien « El Qods, capitale éternelle de la culture arabe », le public était convié à un bouquet varié. Contrairement au programme arrêté, ce sont les Colombiens de la troupe Gatteros des arts populaires qui ont ouvert le bal. Les Sud-Américains ont présenté un cocktail musical où se mixaient l'andalou d'Espagne, le rythme africain et bien sûr le timbre sud-américain. Les instruments artisanaux et traditionnels, surtout la flûte indienne, ont accompagné le chanteur du groupe relayé par une chorale dans une harmonie parfaite ! En écoutant leur musique, on sent clairement l'âme indienne surtout, africaine parfois et andalouse ; à un certain moment, on a l'impression que c'est du flamenco avec une différence notable, où la flûte remplace la guitare sèche. Les Colombiens ont aussi utilisé de la trompette, montrant par là une touche de modernisme adapté au patrimoine musical indien et sud-américain ; on aurait dit du jazz. Le public batnéen a agréablement été surpris car il écoutait et appréciait dans un silence religieux ! Le deuxième artiste à monter sur scène et très attendu d'ailleurs, c'était Nacereddine Chaouli, chantre de l'andalou (haouzi) et dont c'est le « come-back » à Timgad après une éclipse inexpliquée, il a gratifié les mélomanes présents, de ses belles chansons interprètant son vieux répertoire, se pliant aux exigences des fans et leur faisant découvrir son nouveau produit Hanina , la célèbre chanson du patrimoine andalou national, magistralement interprétée par Nouri Koufi dans les années 1980, qui était son entrée ! Chaouli a démontré que son talent restait intact et qu'il demeure une valeur sûre dans ce genre musical. Les chansons qu'il a interprétées n'ont pas laissé pas indifférents les spectateurs, car elles font toutes l'éloge de l'amour d'antan, chaste et pur, à l'image de nos ancêtres andalous qui vivaient dans le rafinement, l'art et la culture pure ! Citons encore la chanson Ya Ghazali qui a fait vibrer le théâtre antique. Le public découvre Ouahid Staifi Voulant faire de ce festival un véritable carrefour de la culture universelle et à la fois un tremplin pour les chanteurs et jeunes talents algériens, les responsables ont fait dans l'équilibre. Ce soir-là, un jeune chanteur sétifien a fait son apparition, pour la première fois dans ce prestigieux festival. Il s'agit de Ouahid Staifi qui, pour un essai, aura franchi l'obstacle psychologique et réussi sa production. Les jeunes et les femmes lui ont renvoyé la balle et ont répété avec lui toutes ses chansons surtout son succès Ya Fatma ! La vedette de la soirée était sans conteste Anouar vu la place et la considération qu'il a auprès des jeunes. Les chansons qu'il a interprétées pour la première fois en direct face au public batnéen,—car c'etait sa première à Timgad—,rappellent curieusement le timbre et le rythme moghrabi (raison géographique oblige !) avec quelques fois un ton andalou, et c'est l'âme de Tlemcen, on peut se risquer de le dire, avec La Illaha illa Allah et la romance andalouse Lahbiba….