Le wali de Tizi Ouzou reconnaît, dans l'entretien qu'il a accordé à notre confrère La Dépêche de Kabylie (jeudi 23 juillet), que « certains segments continuent à gérer la situation (…) avec des réflexes de léthargie et de négligence ». Plus que l'insécurité et l'instabilité politique et sociale, la bureaucratie est le frein le plus efficace à toute ambition de développement. Avec 1 744 opérations lancées à travers la wilaya, entre les plans communaux et sectoriels, le programme affecté à la wilaya de Tizi Ouzou est en effet d'envergure et les indicateurs du développement connaîtront un bond significatif lorsque les projets seront achevés. Si l'Etat a mobilisé les financements et les appels d'offres finissent par être concluants, en dépit de ce qu'on dit sur l'état de l'outil de réalisation, la grande inconnue reste l'avancée des travaux et la livraison effective des projets. Les pouvoirs publics communiquent régulièrement sur les efforts consentis par l'Etat dans l'affectation des projets au profit de la région. La population, de son côté, ne rate aucune occasion pour sortir dans la rue et clamer haut que le développement tant promis n'arrive pas. Les grands absents, ce sont les entrepreneurs, ceux-là mêmes dont dépend la réalisation de cet important plan de charge. Ils ne courent pas les bureaux de presse et ne se bousculent pas devant le cabinet du wali pour exposer leurs problèmes. Ils s'adaptent au rythme des maîtres d'ouvrage, encaissant les lenteurs en lieu et place du règlement de leurs situations, lorsqu'elles sont signées, et subissent le diktat des fournisseurs des matériaux de construction. Le remède à la bureaucratie est pourtant la communication, car les foyers d'inertie et de blocage (ou de corruption ?) sont en général levés lorsqu'ils sont identifiés. Le chantier le plus urgent à réaliser est sans doute la mise en œuvre des recommandations des rencontres tenues à ce sujet, à l'exemple du séminaire sur la relance de l'outil de réalisation, organisé par l'APW de Tizi Ouzou en janvier dernier. Les conclusions étaient édifiantes, puisque la rencontre a vu la participation des « acteurs » du développement. Le rapport d'un des ateliers du séminaire préconisait d' « humaniser les services administratifs des maîtres d'ouvrages, de renforcer leurs moyens humains et matériels », ainsi que d'« organiser des rencontres périodiques avec les entreprises pour étudier leurs doléances.. ».